En vrac comme la chambre de mes associés #28

En fait c’est très pratique cette thématique « en vrac » et ça colle plutôt bien à ma vie de mère de famille nombreuse. J’essaie en permanence de rassembler, fédérer mes associés ou mes pensées et de loin ça semble pas si mal (comme finalement la majorité des chambres de mes associés désormais) mais de près parfois c’est pas jojo (comme finalement la majorité des chambres de mes associés) (et de toute la maison).

Allez c’est parti mon kiki, un petit en vrac ! (Qui sera long).

Mon projet pro

Ça avance, ça avance ! Doucement pas toujours sûrement (un souci de confiance en moi, y parait) (et aussi une histoire de « déléguer ») je peaufine. J’ai abandonné l’idée de prendre un foodtruck camion pour une remorque aménagée comme un foodtruck. Deux avantages : la remorque est beaucoup moins chère et si j’ai une panne de voiture, je peux en prendre une autre (puisque toutes nos voitures sont équipées de boules d’attelage). Avouez que c’est pas bête ! Au niveau de la place c’est pratiquement pareil, puisque la remorque est un peu plus petite mais je gagne l’emplacement des roues qui dans le foodtruck occupent pas mal d’espace. Bref, je suis restée sur l’idée d’en faire mon labo exclusivement, pas question de me servir de ma cuisine personnelle pour élaborer les plats. Elle ne me sera utile que pour la vaisselle. Vivant dans une ferme, je n’aurai aucun souci pour la garer (la remorque, pas la vaisselle).

J’ai donc refait entièrement mon plan de financement (ça claque) en prenant en compte ce changement « d’engin », en ajoutant du matériel que j’avais bêtement oublié. Puis j’ai contacté mon banquier. La somme à emprunter étant raisonnable et ayant totalement confiance en lui, je n’ai rencontré que lui. Ça s’est bien passé. Il est partant et m’a même dirigé vers un expert-comptable pour m’aider dans les formalités administratives pour l’ouverture de ma société et ensuite pour la comptabilité.
Ensuite, fière de cette démarche, j’ai eu à nouveau… la trouille. Il y a eu l’été, la moisson, la rentrée, bref j’ai largement procrastiné.

Et un soir, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai contacté le chef d’une grosse entreprise du secteur. Il a jugé mon projet intéressant et m’aidera à me faire connaitre et à entrer en contact avec les deux autres entreprises importantes de la même ville. Je dois encore contacter deux communes pour des marchés (où je ne veux pas spécialement me placer puisque les personnes qui ont l’habitude de faire le marché ont également l’habitude de cuisiner). Je vise plus les pauses déjeuner des salariés et les livraisons pour les personnes âgées et celles qui manquent de temps.
Je dois aussi rapidement me décider sur le nom (sachant que je suis cancer ascendant indécise), lancer une consultation pour les prix et le type de plats (mais devinez quoi ? J’ai la trouille). Je dois donc me lancer « sans activité » en début d’année 2023 pour pouvoir débloquer le crédit et acheter la remorque et le reste. Et si tout roule (lolilol), fin mars début avril, je serai en place !
Toutes les personnes déjà dans cette activité avec qui j’ai parlé de ce projet, m’ont toutes confirmé qu’au début j’allais beaucoup touiller. C’est-à-dire qu’un emplacement que je pensais efficace ne le sera peut-être pas et inversement. Ou que certains plats que je pense incroyables (passion bouffe), ne marcheront pas si bien. Et inversement. Et moi le touillage ça m’angoisse un peu.
Ce qui me fait une excellente transition pour mon 2^e paragraphe !

Mon combat contre ma tête

Je vais mieux comme je l’ai déjà dit dans un autre billet mais … il y a eu quelques rechutes. Avec des matins où sitôt les yeux ouverts je me demandais comment j’allais faire pour passer cette journée. Et où je me couchais très tôt pour qu’elle soit plus vite finie justement. Pas de raisons visibles à cela. Mais du vide en moi. Une motivation inexistante, un épuisement inexpliqué, une lassitude énorme. De tout. De tous. Des séances psy qui ne suffisent plus. Et très certainement un putain de syndrome prémenstruel très très puissant (avec l’âge et le rapprochement de la ménopause, j’ai l’impression que c’est de pire en pire).
J’ai quand même toujours réussi à me lever (même si parfois les siestes étaient longues), à me doucher (même si des fois rien que l’idée de me laver les cheveux me donnait envie de me recoucher), à cuisiner, d’ailleurs la cuisine c’est ce que j’avais le plus de plaisir à faire (bonne nouvelle, ahahaha) (par contre trouver ce qui plaira à tout le monde, quel enfer), à m’occuper de mes associés, etc … mais clairement je me suis mise à nouveau de côté. Me disant chaque matin « aujourd’hui tu vas marcher » et me trouvant toujours une excuse (avec une mauvaise foi aux petits oignons) pour ne pas y aller. En revanche je suis allée au cinéma. Seule ou pas. Mais plus que d’habitude. J’ai remarqué qu’au ciné j’arrive à décrocher alors que devant une série je m’ennuie vite (et quand je choisis un film sur une plateforme c’est toujours naze) et que je n’arrive plus à me concentrer suffisamment pour lire (ou alors il faut que le livre m’embarque immédiatement). En résumé, j’ai vécu plusieurs périodes où « tout me fait chier » prenait beaucoup, beaucoup de place dans mon cerveau. Et ces périodes étaient plus ou moins longues. Et puis il y en a eu une très longue. Alors j’ai demandé à mon généraliste de m’aider. Et ça va mieux. Mais ça reste fragile certains jours. C’est ça qui est assez déconcertant. Pourquoi un matin tu te lèves avec l’envie de rien alors que la veille t’étais pas loin de pouvoir bouffer la terre entière ?
J’ai encore beaucoup de mal à gérer les émotions de mes associés, un matin qui commence mal pour l’un d’entre eux et bam ma journée est foutue. Je vais ruminer, ruminer, et le soir je me trouve bien conne quand l’associé en question fut revenu comme si de rien n’étu.
Ce qui me fait une excellente transition pour le 3^e paragraphe !

Comment vont mes associés ?

Je n’ose pas écrire qu’ils vont tous bien (de peur qu’ils ne fassent à nouveau plus leur nuit). Mais en réalité, ça roule plutôt pas mal pour tous.
Rosette en première générale section européenne avec des spécialités exclusivement scientifiques a pas mal de boulot et a même dû stopper le hand pour avoir assez de temps pour ses devoirs. Mais elle s’en sort plus que bien, ses profs ont tous salué ses efforts à la rencontre parents profs (où j’ai choppé le covid pour la première fois !).
Pierrafeu se plait en première STMG. Bon l’école ce sera toujours compliqué pour lui mais on va dire que ça fait vraiment du bien de souffler de ce côté-là. Il va au lycée, râle sur les devoirs (comme d’habitude), a des notes soit très bonnes, soit mauvaises mais à la réunion parents-profs, ses profs étaient contents de lui. Dernièrement, il s’est violemment fait voler son sac de hand en allant à son entrainement. Deux gars sur un scooter sont montés sur le trottoir et lui ont arraché son sac (coincé sur son épaule). Il a été trainé sur le sol et s’est claqué la hanche sur le trottoir pour finir sur la route. On est allé au commissariat, mais maintenant la pré-plainte c’est en ligne … et faire constater les blessures par un médecin. Il va bien. Il est surtout en colère et moi j’ai eu très peur qu’il soit tombé sur la tête.
Milou quant à lui démarre bien sa 4^e, s’affirme un peu selon la CPE et rêve de ne plus jamais aller au collège où il s’ennuie mais bon mon gars, on n’a pas d’autres solutions à te proposer ! Il est à nouveau sélectionné en équipe départementale de hand, j’avoue je crâne un peu.
Et Zorro ? La vie d’étudiant lui sied à merveille mais il est crevé de sa semaine et rentre bien tous les week-ends. Contrairement à ce qu’il avait imaginé, pas encore de week-ends de bringue à Lille avec les potes. Parce que bon apparemment le jeudi soir, il n’est pas en reste … (enfin une semaine sur deux car l’internat n’autorise pas plus de deux sorties « découchage » par mois).
Pour tous, c’est un peu la bagarre sur les écrans. On procède au retrait des téléphones, notamment plusieurs heures par jour pendant les vacances. Et ils doivent tous le laisser en bas à 21h30 (en théorie. Des fois ça dépasse un peu). Milou a encore une limite horaire sur son téléphone mais parfois ça ne suffit pas. Avec leur père on est clairement dépassés par cette situation. Compliqué de passer son temps à les fliquer. Et pardon mais le dialogue à ce sujet ça ne fonctionne pas, surtout que certains de leurs amis les ont non-stop et quand les associés se lèvent le matin, ils ont quelques fois l’impression d’avoir loupé un épisode.
Parfois, c’est vrai j’ai un peu mal au cœur quand je vois des posts IG sur des ados « tellement merveilleux » parce que clairement ce n’est pas tous les jours facile. Leurs émotions, leurs frustrations, leurs envies, leurs joies, leurs échecs, je ne sais pas toujours jusqu’où les accompagner. Je me remets beaucoup en question, intellectualise tout (trop). Comme dit mon psy « quand vous serez en plein boom dans votre cuisine, tout ça, ça ira mieux ».
Sur mes associés je pourrais en écrire beaucoup plus et autant je m’en moque maintenant que des personnes que je connais lisent tout ceci sur moi autant sur eux, je ne veux pas en dire trop.
Ce qui me fait une excellente transition pour la conclusion.

Ah bah je n’ai plus rien à dire ! Ça va chez vous ?