Un jour j’ai eu trente ans et la vérité m’a sauté aux yeux.
Je n’avais pas de Ray Ban.
Et si à trente ans t’as pas de Ray Ban, t’as raté ta vie.
Face à ce terrible constat, je n’ai pas eu d’autre choix que de pousser la porte de l’opticien de Saint Robert.
Et je les ai trouvées. Elles étaient là, originales et uniques contrairement aux autres Wayfarer noires qui étaient au moins huit et que je croisais régulièrement sur le nez d’autres habitants de Saint Robert.
Avec elles, j'avançais camouflée...
Elles m’ont paru un peu chères mais peut-être qu’une fois payées à la sueur de mes aisselles, j’y ferai attention et qu’elles ne finiraient pas comme ses collègues de supermarché écrasée dans mon sac à main ou sous mes fesses.
Et donc j’en ai pris grand soin. Les rangeant dans leur étui et interdisant les associés de s’en approcher.
Au bout de 5 ans, elles sont toujours là mais elles ne sont plus seules.
Car j’ai eu 35 ans.
Et si à 35 ans t’as pas deux paires de Ray Ban, t’as raté ta vie.
C’est ce que Mister Spex m’a écrit. D’abord j’ai pris la mouche, non mais oh !
Et puis il a proposé de m’envoyer une nouvelle paire de Ray Ban, plus en adéquation avec mon âge avancé.
Et voilà je vous présente mes Bernadette.
Jacques, où êtes-vous?
Elles sont chouettes hein ?