ZORRO
Le recrutement de Zorro en 2004 reste un de mes plus mauvais souvenir. L'entretien d'embauche a duré près de quatorze heures et il s'est fait dans la douleur. Quand il eut enfin intégré l'entreprise, j'ai d'abord ressenti un immense soulagement avant l'immense bonheur.
C'est grâce à lui que notre entreprise est devenue familiale. C'est avec lui que j'ai appris à être Maman, il a fait de nous des parents.
Je grandis avec lui, le voir vivre son enfance me rappelle la mienne et elle ne me semble pas si lointaine.
Très vite il a été convaincant dans son nouvel emploi : nuits complètes à l'âge d'un mois et demi, sourires à gogo, appétit d'ogre.
Plus de cinq ans après c'est encore d'actualité.
Zorro est fan de Zorro, de Spiderman, de super-héros. Il s'invente des tas d'histoires et entraîne ses frères et soeur avec lui. Les gens heureux ont des tas d'histoires. Il nous dit souvent qu'il est content.
Zorro peut marcher des kilomètres sans se fatiguer. Il nous suit dans nos plus belles balades. Il court plus vite que son Papi qui n'est pourtant pas si vieux.
Il est tête en l'air. Très tête en l'air. Ca en devient usant.
"Mais, je ne t'ai pas entendue" me dit-il sans aucune gêne.
Il est aussi un peu calculateur. "Pierrafeu, il a eu deux câlins. Rosette, elle a eu deux bonbons. Milou il était dèjà dans votre lit cette nuit, ou vous l'avez pris ce matin?"
Il parle beaucoup, tout le temps, a toujours une nouvelle comptine à nous réciter.
Zorro vient de perdre sa première dent. Une nouvelle "étape" dans notre vie de parents.
"Pas la peine de me parler de la petite souris. Dans ma classe une des filles a perdu une dent. La nuit elle a fait semblant de dormir. Elle a bien vu que c'était sa maman la petite souris."
C'est difficile en ce moment. Je suis fatiguée. Séchée.