Quand j'avais vingt ans, je rêvais des mes 30 ans, de l'indépendance et de l'expèrience qu'ils m'offriraient.
Enfin posée, mon mari (connu quand j'avais 20 ans), des enfants, un boulot et des sous.
Alors voilà, j'ai trente-trois ans. Et c'est pas du tout ce que j'imaginais, mais ALORS PAS DU TOUT.
Mais en fait je réalise que je n'avais pas d'idée précise sur ce que serait ma vie familiale.
Je n'ai même jamais pensé "combien, je veux d'enfants?".
Mais ce que je n'avais pas anticipé, c'est que ce serait si difficile. Tellement compliqué que parfois j'ai du mal à en tirer les moments de bonheur. Ces moments sont là tous les jours mais j'ai du mal à les voir, à les ressentir, aveuglée et enchaînée par les soucis du quotidien. Complètement embarquée dans un rythme de taré.
Ce jonglage permanent entre le boulot et la vie familiale. Cette tension constante pour que tout roule et ces rhumes/otites/angines/gastro/grève de l'école/nounou malade/... qui font tout dérailler.
Au boulot, il faut refaire ses preuves après un congé maternité, se prendre dans les dents les réflexions sur son mi-temps "ah, mais t'es là aujourd'hui?"
Pour le fric aussi, il faut faire ses preuves "Oui Monsieur Bnp, nous demandons un prêt pour les travaux. Ah, vous allez réfléchir?"
La gestion du quotiden, courses, ménage, bouffe, devoirs... si oppressante.
La frustration de toujours passer en dernier, parce que non, je ne réussis pas à caser un rendez-vous coiffeur ou une sortie piscine, non je ne peux pas téléphoner tranquille, dormir tranquille, manger tranquille....
C'est le lot de tous les jeunes parents.
Nos enfants sont encore minis et quand j'entends "profite d'eux tant qu'ils sont petits", j'ai parfois envie de hurler. Ça me serre la gorge, ça me pique les yeux. Comment je peux passer à côté? J'ai l'impression d'être une extra-terrestre.
Je crois que je sature (encore) mais que ça passera (encore).
Vite, mes 40 ans!