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  • Il y a quatre ans

    ... j’étais hospitalisée depuis la veille dans le service maternité de la polyclinique de Saint Robert.

    Une douleur lancinante et écrasante dans le bas ventre empêchait tous mouvements.

    Grand Mari s’était fâché, « quoi t’as pas pu bouger de la journée et tu me le dis seulement ce soir?!
    On y va tout de suite! »,« mais ils vont me gaaarrrrdée » avais-je supplié.

    Pas de contactions, monitoring parfait. putain qu’est-ce que je t’avais dit !!!

    « on va vous garder en observation cette nuit » putain qu’est-ce que je t’avais dit !!!

    Bref, le matin du  5 octobre 2006, je vois ma gynéco pour une écho de contrôle et tout est ok putain qu’est-ce que je t’avais dit!!!

    La césarienne est quand même programmée, jumeau fille étant en « travers » et elle n’a pas bougé d’un poil. Jumeau garçon est en pôle position ne demandant qu’à sortir.

    Mais la gygy veut quand même me garder au chaud à la mater.
    Je pleure.
    Elle accepte les monitos à la maison. « Faites-en un avant de partir, ce sera plus pratique »

    Dans l’ascenseur qui me ramène à ma chambre, je ressens une violente contraction.

    Je serre les dents et garde le silence.

    Pendant toute la séance de monitoring  j’ai des contractions régulières.

    Je ne dis rien.

    La sage femme voit bien évidemment les contractions et en accord avec la gynéco décide de me garder. La césarienne est programmée trois jours après.

    Je refuse la perf de spasfon et je pleure.

    Bonne nouvelle, la césarienne sera faite le lendemain, pour des histoires de disponibilité de bloc .
    C’est une bonne raison. Yeeeeessss !

    A 16 heures, nouveau monito, je serre tellement les dents que je ne peux presque pas parler à ma pote Germaine venue me rendre visite.

    La sage-femme décide de m’examiner le col et relève la tête immédiatement : 

    « -Mais vous êtes en travail Mme Sabine »

    -Meuuhhh non » je flippe tellement que je nie !

    -Germaine, vous connaissez son mari ? Bon très bien, appelez le! 
     Vous Mme Sabine, vous vous douchez à la Bétadine, on descend au bloc dans 20 minutes !

      -Mais on a même pas les prénoms »

    « Euh, Grand Mari, c’est Germaine, Sabine va avoir une césarienne en urgence. Si, si c’est vrai, vient tout de suite et prend le livre des prénoms ! »

    Grand Mari a juste eu le temps de m’embrasser avant ma descente aux enfers au bloc.

    A 18 h49 , Jumeau garçon hurle. A 18 h 51, Jumeau fille crie.

    Une pétasse de je sais plus quoi se permet de me décrire mes gamins avant que je les voie.

    « Oh, y’en a un qui est rouux ! » me dit-elle sur un ton moqueur.
    Lui il est roux mais toi t’es moche, je lui dis.

    Je verse une larme en les voyant mal. "Passez moi mes lunettes !"

    Je pleure.

    Deux, c’est dingue !

    Quand les petits arrivent en néo-nat, Grand Mari tourne de l’œil, une sage femme le fait asseoir et lui donne un sucre avec du Ricqlès.

    Jumeau garçon a bu la tasse.
    Du liquide amniotique est dans ses poumons. Il doit transféré à l’hôpital de Saint Robert.

    A 21 heures, nous tombons d’accord sur les prénoms, ce sera Rosette et Pierrafeu.

    Nous disons au revoir à Pierrafeu et Rosette reste avec moi.

    J’ai l’impression d’avoir un bras en moins. Je retrouve tous mes membres trois jours après quand Pierrafeu est enfin dans mes bras. L’équipe de l’hôpital l'y a installé alors que Rosette y est déjà.

    Le téléphone sonne.  Je ne peux pas répondre, j’ai des bébés plein les bras !

    juju.jpg

    J’écoute la sonnerie et mes yeux s’embrument…

    Bon anniversaire mes loulous…