Moi sans tabac

Mon portrait par Zorro en ... 2011

 

Je ne me souviens plus exactement quand j'ai commencé à fumer. J'étais ado (gloups) et influençable. J'ai trouvé ça dégueulasse au début.

J'ai été non-fumeuse plein de fois. Quand j'étais à la fac et que je n'avais clairement pas les moyens de fumer, à chaque grossesse (trois fois donc) et des fois j'arrêtais comme ça parce que j'en avais marre. 

Mais ça ne durait jamais longtemps.

Là, ça fait un mois et quatre jours que j'ai grillé avec amour ma dernière clope. 
J'ai toujours aimé le goût de la cigarette (sauf au début, donc), son odeur quand elle se consume (moins l'odeur du tabac froid, je te l'accorde) et ce petit bonheur que je m'octroyais seule (et dans le froid l'hiver) dans la véranda pourrie. Par contre, je déteste l'odeur de la cigarette des autres...

Clairement ne plus fumer c'est pas cool pour moi. C'était vraiment un plaisir. Un doudou aussi, un passe-temps, un coupe faim. Je n'ai pas plus faim. Mais j'ai toujours envie de sucre. 

Un mois, un kilo. 

Et les fumeurs sont tellement cool ! Ahahaha, je vous vois rager, derrière vos écrans ! En soirée ou pour un dîner, se retrouver sur le balcon ou dans le jardin pour s'en griller une ça crée des liens ! Combien de fois, après coup j'ai pu filer des infos à Grand Mari sur telle ou telle personne, alors que lui avait juste échangé quelques banalités ! Et les fous-rires dehors parce que justement il fait hyper froid et qu'on se trouve très cons avec notre clope. 

Et puis j'ai finalement arrêté. J'avais dit, "le 1er octobre, stop la clope pour moi". 
Je ne sais même pas pourquoi j'ai décidé que ce serait ce jour-là. Mais avec tous les soucis de la rentrée, je m'étais mise à fumer beaucoup trop. Forcément, la question de l'exemple vis-à-vis de mes associés me taraudait aussi... Et puis ma Doc prenait sa retraite et la dernière fois que je l'ai vue, elle m'a dit "vous savez, vous êtes encore jeune, alors vous ne vous rendez pas compte. Mais si j'arrête c’est aussi parce que j'en ai assez de voir toutes les souffrances engendrées par le cancer. Et beaucoup de cancers sont liés au tabac".

A 10 h 30 ce matin du 1er octobre j'ai donc grillé ma dernière clope. C'était un peu tôt par rapport à mes habitudes mais je ressentais comme une urgence à en finir. Je n'avais plus aucune clope dans la maison.

Je n'ai pas utilisé les patchs que mon doc m'avait prescrit. Les effets secondaires m'ayant semblé encore plus terribles que le manque. 

J'ai eu trois semaines d'intense fatigue. Je dormais debout à longueur de journée même après une sieste en début d'après-midi. Chaque matin, je me suis levée avec l'envie de me recoucher. J'attendais le soir avec une grande impatience. J'ai lu que c'était normal car la clope agit comme un stimulant. 
Et puis j'ai été pas mal déprimée. Je me sentais seule. Je me sentais ENCORE plus nulle.

Par contre ça n'a rien arrangé au niveau des gros mots. J'en disais beaucoup, je pense que j'en dis au moins 4 fois plus. Ça me soulage le soir. Car c'est surtout le soir que la clope me manque.

Alors tant pis. Je vais d'abord terminer le sevrage tabagique. Ensuite ce sera le sevrage du sucre. Et un jour, j'arrêterai de hurler des "Putain de bordel de merde!!".

Nan j'déconne, je ne peux pas TOUT arrêter.