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Je crie (trop)

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Allô, oui bonjour c'est votre Pédégère sonore.

Depuis que le monde est monde (Zorro vient de passer son brevet blanc et on a revu les expressions qu'il ne faut JAMAIS utiliser même depuis la nuit des temps, même si c'est au jour d'aujourd'hui), je crie. Enfin, mon premier cri je l'ai poussé en venant au monde et après j'ai bien dû crier de joie ou d'effroi quand j'étais petite quelques fois. 

N'allez pas croire que je suis une gueularde née.

C'est plutôt la maternité qui a fait de moi une hurleuse en chef.

D'ailleurs mes premiers gueulements de maman je les ai poussés juste avant de le devenir maman, justement. Quand j'attendais en chambre que mon col veuille bien collaborer (et il n'a pas été facile à convaincre), j'en ai entendu des mères qui braillaient leur douleur.
Je me souviens encore avoir dit à Grand Mari "oh mais non, ce n'est pas possible, les nanas sérieux, n'ont pas honte... jamais je ne ferais ça."

Et puis je ne vous fais pas un dessin (ceux de la salle d'accouchement sur les murs étaient étaient suffisamment horribles) (bonjour l'apaisement), j'ai crié ma douleur à la face du monde et surtout à celle de la sage femme.

Au fur et à mesure des naissances rapprochées (trop), j'ai commencé à élever la voix pour me faire un peu entendre.

Je n'ai jamais réfléchi sur le pourquoi j'ai pris cette direction et pas celle de me mettre à la hauteur de mes enfants pour leur parler doucement pour qu'ils m'écoutent. Alors que je n'ai jamais eu mal aux genoux.

Peut-être parce que je viens d'une famille où on criait beaucoup pour se faire entendre (car nombreuse et assez haute en couleur au niveau des caractères), peut-être parce qu'en ayant eu quatre enfants en 4 ans et demi je me sentais face à un groupe et bien seule quand il fallait stopper leur débordement. 

Que mes lecteurs sensibles au bruit se rassurent : je ne criais pas non plus trop fort quand ils étaient tout et tous petits mais j'avais quand même tendance à monter en décibels plus vite que mon ombre (mon ombre étant mon Grand Mari). 

Par expérience maintenant, je sais que le nombre d'associés à mes côtés (à calmer, ou à envoyer à la douche ou à faire venir à table) joue beaucoup sur l'intensité de ma voix. Quand ils ne "sont que deux" je crie beaucoup moins. DINGUE.

Pareil avec la fatigue. Je crie moins quand je ne suis pas fatiguée. RE-DINGUE.

Et je ne crie pas du tout quand aucun des associés n'est là. De là à dire que ce sont les associés qui me font hurler il n'y a qu'un AAAAAHHHHHHHHHHHHHHHH.

Mais bien entendu, ça ne fonctionne pas comme ça. 

Les associés se sont habitués à certains de mes hurlements (mais craignent quand même mes éclats de voix) (oui ce n'est pas bien, les enfants ne doivent pas craindre leur parents) et il faut vraiment que je prenne l'option hurlement façon avion de chasse en rase motte pour qu'ils daignent avoir une réaction. Sauf quand c'est combo maman hurle avec les yeux qui lui sortent des orbites. Là, ils flippent grave.

Et bien entendu, ça ne va pas. Ça ne me va pas, ça ne leur va pas du tout. 

Un comble quand même quand on sait que je supporte difficilement le bruit (genre la télé avec le son à plus de 12 et j'ai envie de m'enfoncer de la ouate dans les oreilles).

Alors j'ai pris mes cordes vocales à deux mains et je leur ai demandé de vibrer moins haut. Elles ne l'ont pas trop bien pris d'être ainsi accusées, car de leur avis c'est plus à mon cerveau de baisser le volume.

Voilà, il me faut baisser le volume de mes réactions, arrêter d'aboyer pour un rien. Me calmer.

Me barrer ? Il y a deux ans j'avais fait un court break toute seule et je songe à recommencer.

Car je sens bien qu'il va falloir déposer le trop plein ailleurs qu'à la maison. 

Commentaires

  • E-X-A-C-T-E-M-E-N-T pareil pour moi... je m'en veux tellement d'avoir crié lorsqu'ils étaient petits (j'en ai 3 avec 3 ans 1/2 d'écart entre le premier et le dernier) mais on ne peut pas revenir en arrière. Juste leur expliquer (la fatigue surtout pour moi) et s'excuser. Ils m'assurent ne pas se souvenir... je crie encore mais moins souvent et j'essaie de m'arrêter quand je m'en rends compte car quand je suis partie, je ne m'arrête plus (mode hystérie en fait). Sauf que pour ce même comportement, le dernier est suivi psychologiquement... cherchez l'erreur ! Période de grosse remise en question pour moi aussi...
    Bon courage à toi et toute ton entreprise.

  • Tant qu'on se remet en question, je pense qu'on est de bons parents, non ? Bon courage zossi.

  • Bonjour,
    On dirait que votre article parle de moi, si ce n'est que je n'ai "que" deux enfants.
    Partir prendre l'air, j'y songe moi aussi mais je sais que cela ne suffira pas sur le long terme.
    Trouver quelqu'un à qui en parler (comprendre "un psy") va probablement être plus efficace. Car clairement, cette situation ne me convient pas.

  • Je suis en train de voir pour voir quelqu'un. J'espère que ça m'aidera. Bon courage aussi alors.

  • Rassurez vous, c’est tout de même très humain. Ce qui m’a sauvé, c’est que j’ai les cordes vocales assez fragiles et que je suis dans une chorale. Le cri cassait ma voix. Avec les enfants en ateliers périscolaires, j’ai appris à me déplacer pour leur parler sans jamais hausser la voix. C’est moins facile mais ça a plus d’impact. Ils se disent d’ailleurs entre eux de parler moins fort pour m’entendre. Idem pour les petits fils. Et quand par exemple, l’heure du gouter passe à la trappe, je leur signale que je les ai appellé mais qu’ils n’ont pas dû entendre. Le jour d’après, ils font plus attention

  • Oui, la technique de parler moins fort je sais qu'elle fonctionne. Mais ma bouche s'ouvre plus vite que mon cerveau ne réfléchit :)

  • ¡vale! ¡vale! ;)

  • Bonjour, les gens me voient comme quelqu'un de très calme et de très patient avec mes deux garçons. Je ne le suis pas et je crie beaucoup. Souvent l'image qu'on renvoie diffère énormément de celle qu'on croit renvoyer. J'ai l'impression d'être hystérique et de ne pas savoir m'arrêter quand je démarre, mais apparemment, c'est moins spectaculaire et pénible que ce que je m'imagine (l'impression d'être une horrible sorcière). Et tout aussi bizarre que ça puisse être, même si les garçons craignent mes colères, il trouve ça plus gérable quand c'est moi que qui que ce soit d'autre. J'ai même eu droit a " oui mais toi tu as le droit de nous crier dessus, car tu sais pourquoi tu cries et souvent, c'est normal que tu cries vu tout ce qu'on fait!". J'essaie de faire des efforts même si régulièrement je hurle "Arrêtez de crier!!!!!!"....

  • Ah mais ce commentaire me fait très peur, car moi, autour de moi, tout le monde sait que je suis hyper impatiente et que je crie beaucoup :) :)
    Et la réaction de tes enfants : ahahaha. Ils savent en fait :)

  • Bonjour, les gens me voient comme quelqu'un de très calme et de très patient avec mes deux garçons. Je ne le suis pas et je crie beaucoup. Souvent l'image qu'on renvoie diffère énormément de celle qu'on croit renvoyer. J'ai l'impression d'être hystérique et de ne pas savoir m'arrêter quand je démarre, mais apparemment, c'est moins spectaculaire et pénible que ce que je m'imagine (l'impression d'être une horrible sorcière). Et tout aussi bizarre que ça puisse être, même si les garçons craignent mes colères, il trouve ça plus gérable quand c'est moi que qui que ce soit d'autre. J'ai même eu droit a " oui mais toi tu as le droit de nous crier dessus, car tu sais pourquoi tu cries et souvent, c'est normal que tu cries vu tout ce qu'on fait!". J'essaie de faire des efforts même si régulièrement je hurle "Arrêtez de crier!!!!!!"....

  • Je n'ai que 2 enfants et pourtant je crie (je hurle même) beaucoup: sur eux, contre eux, et ensuite je m'en veux de réagir comme ça.
    Je viens d'écouter une conférence sur la parentalité, sur tout ce qu'il faudrait que je fasse (me faire confiance, accepter que je ne suis pas parfaite, rester moi-même, accorder moins de temps mais plus qualitatif aux enfants...), tout ce que je n'arrive pas à faire, et je suis comme toi, je me demande comment faire redescendre la pression. Je n'ai même pas le courage de prendre quelques jours juste pour moi (je ne suis pas sure que mon mari comprendrait), et pourtant, là maintenant, je ne rêve que de ça....
    Je t'envoie plein de courage à défaut d'une solution miracle!

  • Non mais les conférences, les bouquins, c'est bien pour quelques pistes mais ça ne réglera jamais rien car beaucoup trop éloignés de chaque cas particulier et de la VRAIE VIE. Je pense sincérement, qu'il faut être patient (mais j'enrage que ça ne décante pas plus vite) et espérer qu'une fois qu'ils auront quitté la maison, ils ne colleront pas trop tôt (et trop souvent) leurs marmots, ahahaaha

  • Paaaaaaaaareil pareil paaaaaaaareil !!!! Et je raaaaaale aussi BEAUCOUP combo mère bout du rouleau....et puis quand je suis moins fatiguée je relativise.
    En plus mes cris sont bien souvent contre productifs.
    Bref je suis une maman qui fait comme elle peut, comme toi et je suis (et serais toujours) persuadée que t'es une warrior walaaaa
    Bises

  • Toi, t'es ma poulette, c'est normal. Courage et big bisous

  • Chacune de tes publications me font tellement écho...Je suis également dans la même configuration d'enfants que toi dans les mêmes âges, mis à part que les trois premiers (dont les jumeaux) sont des garçons. Et c'est dur! Tout le monde autour de moi me dit "ah la la c'est plus facile maintenant que quand ils étaient petits". Bah.... non je ne trouve pas, on enlève les couches, les douches et les siestes, mais on rajoute les courses de dingues, les lessives de dingues, le sport, le soutien, l'orthophoniste, les maladies en tout genre...Et je me trouve archinulle de crier et de parfois avoir envie d'un break parce que mes enfants se portent bien et pas de gros soucis en général! Bref, on plie mais on ne rompt pas. Bises

  • Mais non ce n'est pas plus facile, c'est différent ! Et encore plus culpabilisant je trouve...on voit le temps filer et on s'en veut de brailler. Allez courage !

  • Ah tiens on dirait moi... ici aussi 4 enfants en 4 ans et demi, mais ils sont bien plus jeunes que les votres... la petite dernière vient juste de naître et fatiguée, crevée par le rythme impitoyable des réveils nocturnes de la petite dernière, je n'ai (quasi) plus de patience et je crie beaucoup trop sur les 3 plus grands (qui ne sont pas si grands en fait mais très pénibles, sachant appuyer là, ici, où ça fait mal).
    Je m'en veux tellement tellement mais je ne parviens pas à faire autrement. Et pourtant c'est bel et bien contre productif... le ton monte de tous côtés, tout le monde s'énerve, c'est le chaos... quel climat doux et serein!
    Mon mari me dit souvent qu'être parent c'est beau mais que c'est ce qu'il y a de plus difficile au monde...

  • Seulement 2 gnomes ici mais je crie comme une tapée et force est de constater que ça ne sert strictement à rien donc je crie encore plus fort. Et ça n'avance à rien sauf à faire accourir le mari qui juste en levant les sourcils fait taire et obéir les monstres.
    La conclusion: je n'ai vraiment pas l'autorité innée!

  • Il me parle beaucoup cet article. L’epuisement du quotidien nous bouffe, s’occuper des enfants c’est un vrai boulot et comme on veut tout bien faire (famille, job, couple, courses, lessives, copines....), on se sent usée vidée dépassée... et on crie. On crie car on est fatiguées de répéter... encore et encore... J’ai beaucoup lu de livres sur la parentalité mais je me fais toujours bouffer par ma vie, ma réalité. J’ai l’impression de beaucoup crier et que du coup eux aussi, ils se crient beaucoup dessus, comme en miroir de moi? Pour l’instant ma seule solution est d’aller leur parler après, dire que je me suis sentie dépassée, que je n’aurais pas dû crier car ça n’est pas la solution. Et que eux aussi doivent faire attention, que tout répéter me fatigue. Bref, qu’ils intègrent que l’autre existe... Leur apprendre qu’on a le droit d’etre fâché, même de l’exprimer mais jamais de taper. Et que si on crie, on s’en parle après on se fait un bisou, qqch pour se demander pardon.
    Courage courage...

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