Dans 7 jours à cette heure-ci, j'aurai déjà passé quelques heures avec mes nouveaux très jeunes collègues.
Et comment te dire là, à 7 jours (même moins) de ma nouvelle vie active ... je flippe.
Pas tellement à propos du nouveau travail, de tout ce que je vais devoir ingurgiter en infos (plus les prénoms à retenir, quand tu penses que je mélange ceux de mes enfants !) sur un domaine que je ne connais que très peu.
Non plus sur l'organisation à la maison. Cette reprise tombe en plein été et mes chers associés seront tous à la maison et leur père dans les champs. Je tente de boucler quelques allers-retours chez les grands-parents mais c’est compliqué avec des associés plus si petits. Et non, je ne compte pas les laisser seuls tous les jours car je n'ai pas envie qu'ils se gavent d'écrans et la ferme ça reste dangereux (Remember la chute de Pierrafeu du haut du tas de ballots de paille et des 24 h à l’hôpital) et encore plus en période de moisson (et après moisson).
Mais je vais y arriver ! Là est encore une grande injustice, mon paysan ne s'en soucie guère... Il s'occupe bien de ses enfants mais quand il a beaucoup de travail c'est une autre histoire et l'anticipation est un mot qu'il ne connait pas. En même temps comme j'anticipe pour tout le monde. C'est un peu le serpent qui se mord la queue...
Il y aussi les fournitures scolaires à boucler et les trousseaux des internes à compléter.
Et il y a aussi tout l'à côté de cette reprise à presque temps plein (repas, lessives, intendance...). Est-ce que je vais savoir tout gérer?
N.O.N
Mais est-ce que je vais l'accepter ? Arrêter de me dire que je suis la reine des nulles, que bien d'autres y arrivent sans en faire toute une histoire.
Ensuite, il y aura aussi les horaires et la vie en communauté de travail à retrouver, toutes ces contraintes que je ne connais plus. Ça, c'est un peu l'inconnu. Situation complètement inédite pour moi.
Je ne pourrai plus parler seule devant mon ordi. Je n'aurai plus de bureau à moi toute seule. Et plus la campagne à regarder à travers ma fenêtre de bureau. Je n'aurai plus mon pieu pour une sieste si j'en ai besoin. Ni mes toilettes personnelles.
Ahahaha, pourquoi j'ai voulu reprendre le chemin du salariat !
Pour ne plus être seule justement, ne plus être à dispo de mes enfants non stop.
Et voir autre chose, un peu.
Il faut juste que je réussisse à me donner du temps. A stopper cette habitude de tout précipiter. Je ne sais pas d'où me vient cette impatience, je l'ai toujours ressentie. Si ça ne roule pas rapidement comme il le faudrait, je me plombe les baskets assez vite... et j'avance beaucoup moins vite.
Il va vraiment falloir que je profite du moment présent.
Commentaires
ça va le faire, chaque chose en son temps, un sujet à la fois, ça va le faire !
oui une chose à la fois. Enfin presque ;)
Anxiogène, certes, mais excitant ! et comme dirait ma maman (oui, je cite toujours ma maman à mon âge), "et quand bien même tu te planterais, tu as le droit à l'erreur !". Allez, ça va le faire .
exactement, je ne perds rien à essayer !
Bonjour Sabine,
Je vous suis depuis quelques années et je commente quelques fois. Votre situation me parle, car elle fait écho par certains côtés à la mienne. Nous sommes aussi paysans (éleveurs laitiers). Pour des raisons un peu longues à expliquer je vais devoir prendre entièrement la charge du troupeau laitier à partir de l'automne. Et moi aussi, tout en étant déterminée (pas vraiment le choix à part tout vendre), je flippe. 75 vaches à traire TOUTE SEULE + l'alimentation des vaches, 2 enfants de 3 et 5 ans et la maison... Je vais prendre une jeune fille au pair pour m'aider dans la maison et s'occuper des enfants un peu le matin et surtout le soir (serai pas à la maison avant 19h30 !!! ). Il faudra encore trouver du temps pour les imprévus du genre "enfant malade", les courses habituelles (ou moins), les RDV professionnels... mais comment vais-je faire ? J'estime dans un premier temps que j'aurai environ 60 heures de travail par semaine (sans les papiers...) Je me dis "est-ce que je vais y arriver ?" et j'ai même peur de perdre le courage et de ne pas avoir assez de force intérieur pour tenir bon et persévérer. J'ai aussi terriblement peur du manque de sommeil (lever à 4h)... Depuis quelques temps, quand des obstacles ou même un manque de "courage" de ma part pointe le bout de son nez, j'essaie très fort de réagir, de me dire "non, pas question de baisser les bras, il faut tenir le cap. J'ai beaucoup de chemin à faire. Je crois que vous avez tout de même beaucoup de persévérance, car on a vu combien vous avez pris du temps à vous occuper de Pierrafeu par exemple. Je comprends un peu votre stress, je crois. Je vous encourage, je NOUS encourage donc à tenir le cap d'y croire, malgré toutes les fois où ça ne marchera pas comme prévu, comme souhaité, où il y aura du retard. Comme le disait Hélène des Fabuleuses au foyer, il n'y a pas si longtemps "ce n'est pas censé être facile". C'est vrai. Plein de pensées encourageantes pour vous si près du grand saut !!! Excusez-moi pour ma tartine, j'espère que je ne vous ai pas trop ennuyée. Aude
oh la la Aude ! Ma situation n'a rien à voir avec la tienne ! Effectivement il va te falloir beaucoup de courage et de ténacité. mes parents étaient éleveurs laitiers ( ma mère bossait en plus à l'extérieur à mi temps et élevait aussi ses 5 enfants, bref) et je sais (à peu près) le boulot que ça demande !
Moi je n'aurai pas du tout la même charge de travail mais voilà, ce qui me fait peur c'est qu'à la rentrée, l'internat et/ou le collège ne se passe pas bien pour Pierrafeu et que je doive gérer ça alors que je serai cette-fois plus disponible. Je te souhaite bon courage et bravo d'avoir pris qqn pour t'aider. Et sur la ferme, personne ne peut t'aider ? Un apprenti ?
Tu souffffffllle ! Ça va le faire :
- je confonds AUSSi les prénoms de mes enfants (et j'en ai que deux !) et parfois ceux de mes collègues en cas de fatigue...elle se marrent !
- chacun apprendra à gérer sans toi ! (ben voui !! ils smsront "môman" à la moindre broutille...puis géreront !)
- je grogne sur mon PC (mais il est vrai que j'ai un bureau perso...tu grogneras aux Wawas ou au café !
ENFIN en cas de coup de mou, viens déposer chez les palmipèdes...et dis toi comme mantra : " rien n'est plus morne qu'un banc canalien, donc ça roule pour moi ;-)"
Les derniers pas avant le grand saut ne sont jamais les plus simples, et ça laisse bien le temps à la tête de mouliner...Et puis une fois en vol, on a moins le temps d'y penser, c'est un des avantages du boulot à l'extérieur, ça remplit la tête d'autre chose (ce qui ne l'empêche pas de déborder...mais assez mécaniquement normalement ça se détend, déjà de ne plus être sur place tu y penses un peu moins...)... En tout cas je te souhaites une bonne reprise dans le salariat et le travail hors domicile, les horaires, les collègues, les photocopieurs qui plantent, les téléphones qui sonnent, les siestes qui deviennent plus clandestines, le chocolat dans le tiroir au lieu du placard, ... ;)
Quant au timing moissons et Cie, je me demande bien quelle mouche m'a piquée de rentrer de congé mat' fin juin... Enfin si je sais, je ne voulais pas reprendre la tête la première dans le tunnel de septembre...m'enfin ya quand même des soirs et des week-end où je me demande ce que je suis allée faire dans cette galère ;) Vivement la pluie! (ou plus vraisemblablement la fin des champs!)
merci Aline, oui c'est aussi pour ça que finalement ce n'est pas si mal de prendre ce lundi. Je ne vais pas me prendre le train de la rentrée en même temps ;)
Bon j'aurai bien aimé que la moisson soit terminée, mais gros orages cette nuit !
Bon courage pour cette reprise . Les associés vont gérer comme tous les enfants savent faire . Partager avec grand mari est à mon sens essentiel même si c’est un taiseux.
Je penserai à vous quand je serai dans l’avion en direction de l’autre bout du monde où se trouve notre nouvelle vie. Chez nous aussi la pression monte doucement !
nouvelle vie au bout du monde ! raconte !
Je pars vivre à Tahiti avec mon mari et mes enfants . J’ai un contrat de 2 ans renouvelable 1 fois . On a mis notre vie en cartons , notre maison en vente , quelques effets en valises . Une nouvelle tranche de vie , une parenthèse dans notre vie que l’on veut vivre à fond . C’est « trouillant » mais je sais que ça va le faire ! Alors bien sûr je ne suis pas sereine , le petit a ressorti l’eczéma , le grand fait des cauchemars , le moyen pleure facilement ... mais on s’adaptera , les liens familiaux vont se resserrer.
Bonjour Sabine,
Ça va le faire. Le changement est toujours une inconnue difficile à aborder. Puis on saute et petit à petit on prend ses marques. C'est sûr que ça va demander des ajustements... et puis pour la maison... et bien ça roulera au mieux le temps que chacun s'ajsute.
Il y a eu chez moi de sacrés changements de rythme ces derniers temps, le rodage n'est pas fait et d'autres changements arrivent encore.
Anticiper : ce mot inconnu chez certains partenaires de vie, ça complique bien la vie de l'autre, le lacher prise est alors nécessaire mais pas évident.
Courage et puis il y aura toujours le blog pour venir écrire quelques bafouilles si la marmite risque d'exploser.... elle peut exploser pour tout le monde.
Belle fin de journée.
Isabelle
Je comprends ton stress à l approche du changement. Mais comme je t admire de t être lancé et comme tu peux être fière de toi pour cela ! Indulgence avec soi même, un petit pas à la fois, s écouter et garder confiance dans notre capacité à mener notre baraque et celle de la famille du mieux que l on peut et tout ira bien !
C’est un beau challenge !
J’ai le souvenir de ma propre mère qui est retournée travailler quand j’avais une dizaine d’années, et bien quel bon souvenir !! Je n’ai analysé que récemment (vive la quarantaine) cette période, mais ne plus être avec mes frères et sœurs au centre de tous les instants de la vie de ma maman , ca a été un soulagement. Nous sommes passés du temps en quantité à du temps de qualité. Nous avions enfin envie avec ma mère de nous voir, de partager, de nous retrouver.
C’est aussi une période où nous avons commencé à plus partager les tâches ménagères. Nouveau rythme, nouvelles contraintes. Oui nous avons eu plus de libertés mais aussi plus de responsabilités. Lave-vaisselle, linge ou autres joies de la vie quotidienne.
Bon courage pour l’adaptation, mais bravo pour ce choix pas facile !