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(Re)trouver la bonne voie

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Souvenir d'un bon moment cet été avec Milou

La rentrée de septembre c’est pour beaucoup signe de bonnes résolutions. Pour moi elle est juste signe d’espoirs. De ça va aller. Tout ira bien. Je me répète ces petites phrases comme des mantras. Force est de constater que ça ne fonctionne pas. Je ne suis pas près d’écrire « Les 1 000 et 1 mantras pour une rentrée ça va aller-tout ira bien ».

De l’espoir j’en avais plein en juin. Deux brevets avec mention, pas la même, mais deux brevets fêtés.
Des orientations choisies. Mais des portes ouvertes restées fermées pour cause de pandémie.

Après un été pourri encore plus quand tu vis avec un paysan, le 2 septembre est arrivé avec son lot de nouveautés. Fini le cocon du collège rural pour Pierrafeu et Rosette, bonjour les très gros lycées. Rentrée 2021, trois lycéens, trois lycées différents. Réforme du bac, spécialités et les-copains-copines-qui-vont-tous-dans-ce-lycée n’auront pas facilité la tâche de votre Pédégère. Le grand qui entrait en terminale a retrouvé son très gros lycée mais lui, il lui en faut plus pour le paniquer. Surtout qu’il s’est retrouvé en classe avec bon nombre de potes et a tous les profs de spécialité qu’il souhaitait. Pour Rosette classe de seconde Euro (plus d’heures d’anglais) et malgré les 33 camarades autour à ses côtés, elle gère comme une championne.

Et Pierrafeu alors ? On va dire que notre avantage c’est qu’il sait ce qu’il veut. Mais un peu tard. Il n’avait pas imaginé ainsi le bac pro qu’il avait choisi. Pas qu’il y serait avec beaucoup de gamins arrivés là par dépit, sans aucune motivation sauf celle de ne pas avoir leur matériel (et donc pas d’atelier pour personne) et de faire un certain bazar pendant les cours. Plus tous ces trous dans l’emploi du temps qui le laissaient dehors à « zoner ».

Très vite, il nous a dit « je veux partir ». Et puis alors qu’on lui avait dit de patienter en allant au lycée pendant qu’on cherchait une solution, « je veux plus y aller ». Il fallait accélérer le mouvement de notre côté. Vendredi 17 septembre alors qu’il était en cours dans son lycée pro, nous avons eu une réponse positive d’un lycée privé pas loin de la maison.

Lundi 20 septembre il faisait sa deuxième rentrée mais cette fois en seconde générale.

Je vous passe ma fatigue à force de remplir des dossiers d’inscription avec multitude de copies de bulletins et autres notifications MDPH. Les entretiens où on est convoqués pour soit s’entendre dire « si vous étiez venus en mai, on le prenait mais là les effectifs sont complets » ou « ah non je ne sais pas ce que c’est le TDAH mais il n’y aura pas de problème ».

Pourquoi le lycée privé ? Parce que sinon il aurait été intégré dans le même lycée que celui de son bac pro et qu’il a besoin d’être encadré plus plus plus. Dans son nouveau lycée, il n’a pas de trou dans son emploi du temps, pas de possibilité de sortir et des horaires plutôt sympas : pas de cours le vendredi après-midi. On a déjà mis en place une aide pour ses devoirs. Pour son premier vendredi après-midi libre il a travaillé trois heures !

Bref, ça se met en place petit à petit, je travaille A FOND sur moi, catégorie « un jour après l’autre ».
J’ai mis en place (avec de l'aide) une grosse remise en question sur ma capacité à parer à tous ses soucis. On a été tellement malmenés les années précédentes face à sa souffrance scolaire (alors que l’équipe de son ancien collège a toujours été réactive et à l’écoute) que j’avais clairement tendance à lui éviter les problèmes. Même là où il aurait pu se débrouiller seul. Car clairement, il a beaucoup de ressources, il faut juste que je l’assimile (je le sais, mon cerveau l’a imprimé, mais mon cœur s’emballe dès qu’il est face à une difficulté).

Tout le monde (enfin presque) me dit de penser à moi pour que tout le monde aille mieux. J’ai l’impression d’essayer de faire ça depuis 8 ans. Sans y arriver. Parce que je croyais que prendre du temps pour moi c’était du temps sans mes enfants. Et qu’est-ce que je faisais dans ces moments-là ? Des tâches ménagères, de l’administratif, de la cuisine et j’en passe.

Pourtant j’ai su le prendre ce temps pour moi à une époque : le blog et les sorties qu’il m’offrait (les rencontres parisiennes notamment), la course à pied et ses bienfaits.
Et un jour, j’ai jeté l’éponge, j’ai crû que tout lâcher me dégagerait du temps pour être plus disponible pour ma famille et que tout le monde irait mieux.
Tout le monde va bien.
Sauf moi.

Je n’ai plus d’activité pro (mon dernier contrat s’est terminé en août), plus de course à pied ni aucune sortie marche. Et alors qu’est-ce qu’elle fait la pédégère ? Elle prend des kilos, elle fume à nouveau et elle rumine ! Joli tableau. Le ciel en est plutôt gris et ça pèse à tout le monde.
Mais moi ce n’est pas comme ça que je me vois : j’ai envie de vous faire marrer à nouveau. J’ai envie de trouver la vie jolie. De me trouver jolie.

J’en ai plus qu’assez de raconter les mêmes choses à longueur de billets.
Alors comme le dit Cécile dans cette publication instagram, « histoire de s’en souvenir, je laisse ça ici ».

Commentaires

  • J'ai fini le dernier paragraphe en apnée.
    J'ai une boule au fond de la gorge.
    Tes mots, c'est moi il y a 2/3 ans. Se dégager du temps, être là pour eux, pour que tout le monde aille bien. Et aller mal, soi-même. Parfois très mal.
    Aujourd'hui je peux regarder en arrière et j'apprécie le chemin parcouru, même si la vie n'est toujours pas parfaite. Je ne doute pas que tu sois déjà en chemin toi aussi.
    Spoiler alert : c'est long, le chemin ne se finit jamais...
    Spoiler alert bis : mes 15 kilos pris en quelques mois sont toujours là eux aussi ^_^
    Des câlins virtuels pour t'accompagner

  • Je me souviens très bien du billet que tua vais écrit à ce sujet. Il m'avait bien remuée. J'espère que je vais réussir à me sortir de là.

  • Courage et 1000 pensées pour nos enfants atypiques pour qui la rentrée dans un grand lycée peut être chaotique. Et oui, 100 % d'accord sur les bienfaits de prendre du temps pour soi mais pas si simple dans la vraie vie!!

  • C'est ce qu'a dit le directeur du lycée "pas de souci avec les élèves atypiques". Le temps pour soi pas si simple et pourtant pas si compliqué. Il faut juste ne pas culpabiliser et savoir laisser les choses en plan. T'as raison, c'est pas si simple :)

  • J’aurais pu écrire le même billet, alors j’ai les larmes aux yeux car parfois on a du mal à mettre les mots sur tout ce gloubi-boulga (oui en plus je suis vieille).
    Mon Pierrafeu à moi est aussi rentré en seconde générale, dans un super établissement parisien a priori bienveillant mais… J’essaie aussi de toujours le rattraper au vol ou de remplir les ornières sur son chemin avant qu’il n’y tombe. C’est pas faute d’entendre son père me dire de le laisser se planter pour qu’il apprenne l’autonomie. Je sais. mais c’est tellement difficile de lâcher prise.
    Quand au dernier dossier MDPH, il traîne quelque part au milieu de tout ce que je dois ranger.
    On va y arriver, il va y arriver.

  • voilà c'est exactement ce que je ressens aussi. Difficile de lâcher. Je me méfie toujours. Par exemple ce matin, il est parti en cours tout à fait serein et bien ça ne m'empêche pas de me demander ce qu'il va nous tomber dessus ce soir ...

  • Des hauts et des bas j'en connais beaucoup et encore plus ces derniers temps. Il est vrai que pour ma part je ne publie que le beau pour ne pas sombrer car j'avoue en juillet , je regardais un soleil, je pleurais, j'écoutais une chanson en voiture, je pleurais, je regardais la plage, je pleurais... Aujourd'hui, je deviens douce avec moi et je prends du temps pour moi, les enfants quand ils me voient (garde alternée et internat) se disent que ça va que j'avance. Alors oui, il faut réellement prendre du temps pour soi sans se complexer de le prendre. Pour ma part, c'est facile je le prends pendant leurs absences mais à vous de leur imposer ce temps sans vous, ils sont grands maintenant. Bon courage, j'ai aussi accepté de prendre des antidépresseurs et d'aller voir une psy quelques temps. Je pars courir sans me donner d'objectifs ni de temps ni de distance, je cours et même si je m'arrête je cours et je repars !

  • et j'a fait ça aussi, pleurer pour tout. je suis suivie aussi.
    Il faut se faire aider quand on ne peut plus.

  • Aïe aïe aïe…. Ça prend aux tripes. Et ça fait tellement écho en moi.
    Ton Pierrafeu ressemble à mon crapaud. Bon, lui il a fait sa rentrée en seconde pro dans un lycée privé parisienne. 1h30 de trajet le matin, autant le soir. Il est déçu par une des spécialités (10h par semaine) mais aime l’autre. Ça a l’air d’aller et pourtant je suis encore en apnée à craindre la prochaine crise avec lui.
    J’admire les démarches que tu fais pour lui. Souffle maintenant, il a l’air d’avoir la bonne voie.
    Et oui, probablement faudrait que tu prennes du temps pour toi. Si tu trouves comment on fait tu me dis, d’accord?
    Bon, j’ai un boulot, ça me permet d’avoir des liens sociaux mais ça fatigue aussi… essaye de trouver une voie pro qui te plaise et, surtout, qui te laisse du temps.
    J’adore tes publications gaies et positives mais je suis aussi très sensible à tes coups de mou qui sont un bel effet miroir.
    Courage!

  • C'est bien que ton fils s'accroche avec le temps de trajet et la spécialité qu'il aime moins... c'est un peu le souci du mien, il décroche vite et môman lui trouve un plan b. Là c'est le dernier, y aura pas de c. Pour la vie pro, c'est très difficile, je voudrais tout changer mais bon j'ai une grosse trouille aussi ;)

  • Bonjour,
    Je vous lis depuis un bail. Meme constat. Mon fils n a aucun trouble détecté, même si le collège envisage haut potentiel et hyper sensible. Je me suis transformée en maman hélicoptère avec un conjoint avec qui ca ne va pas trop. On me dit aussi que si je vais mieux, les autres iront mieux mais moi non plus je n arrive pas a penser à moi
    Les kilos s accumulent, le mal être aussi et la perte de confiance qui va avec.
    Mais je ne desespère pas et je m accroche.
    Courage à nous...

  • oui il faut s'accrocher ! Si votre fils a des besoins éducatifs particuliers, je ne pense pas que vous soyez une maman hélicoptère. Juste une maman qui voit son enfant en souffrance et qui fait tout pour l'aider. Alors ça se termine en "en faire trop" parce qu'on s'inquiète. Et après il faut apprendre à en faire moins ! courage !

  • Ahlalala ma Sabine… Je te ferai pas de leçon sur le temps pour soi, je n’en trouve pas (sauf pour le sport mais c’est vital). Quand j’ai « vie sociale » c’est l’événement de l’année.
    Quant aux kilos, j’ai du me faire BEAUCOUP aidée, par des mesures radicales. Et depuis je refais du sport et ça me fait un bien fou. Je te le souhaite aussi.

  • Bravo Nanette pour le sport et me reste, bisous !

  • Je ne sais pas quoi faire à part te dire que je pense fort fort à toi et que j'espère que ça va vite aller mieux...
    Si tu trouves une recette pour dégager du temps pour soi je suis preneuse, je ne sais plus comment faire, et avec les problèmes de ma louloute (crises de panique à l'école, agoraphobie.....) ce n'est pas prêt de s'arranger :-(
    Alors plein de courage et plein de bises!

  • Ouais voilà, les problèmes des enfants mangent notre temps. Mais apparemment il faut vraiment qu'on se dégage ce temps pour faire quelque chose que l'on aime. ça peut-être seulement 10 minutes. Faut juste retrouver l'envie d'exister juste pour soi.

  • Ouais voilà, les problèmes des enfants mangent notre temps. Mais apparemment il faut vraiment qu'on se dégage ce temps pour faire quelque chose que l'on aime. ça peut-être seulement 10 minutes. Faut juste retrouver l'envie d'exister juste pour soi.

  • J'ai démissionné de mon taf il y a trois mois, peu de considération pour les mère de famille, mon patron m'a fait vivre un enfer ........c'est mon quatrième poste en Nouvelle calédonie. Bref, nous revoilà en confinement avec tous les inconvénients, pas envie de les faire bosser tous les quatre des rythmes nocturnes qui se barre en sucettes .....
    Je comprends ton discours, je te souhaite beaucoup de courage et de détermination !
    Prends soin de toi !

  • Prends soin de toi aussi ! En espérant que la situation s'arrange.

  • Argh rien de simple...Tout plein de courage et d'énergie pour reprendre souffle. J'attends impatiemment les photos de chemins dans la brume d'automne;)
    Parfois je me dis que j'en prend trop du temps pour moi, et que c'est pour ça que tout part en cacahuète...comme quoi finalement on ne sait jamais quoi faire, qu'est ce que j'aimerais simplement me fiche la paix :/

  • Tu rigoles ! Tu te lèves hyper tôt pour tout faire au mieux. Continue a prendre tout ce que tu peux pour toi, tu le mérites !

  • Mince moi j’y crois bcp aux mantras… j’ai même plein de jolis bracelets qui m’aident à m’en rappeler. Et je commence à dégommer mes kilos grâce à la re programmation du subconscient … qui ressemble bcp à des mantras.
    Ici c’est la demande d’aménagement pour le brevet que je viens de porter. Et toutes les interrogations sur la future orientation de la miss qui vont avec… elle veut du pro mais n’est sûre de rien. Que c’est dure d’essayer de les aiguiller sans les influencer sans les décourager…
    Et continuer de se battre pour le que le PAP de celui en 5eme soit appliqué….
    Et s’entendre dire par l’ergothérapeute que visiblement on ne souhaite pas de rééducation car aucun rdv proposé nous convient…
    Alors ton billet raisonne en moi comme un drôle d’ écho surgit d’un future…
    Nous allons y arriver …. Si si!
    Pour le temps il faut arriver à s’en libérer, à se créer des petits rituels et s’y tenir! Ici les enfants ont compris et c’est même eux qui me disent « aller va faire ton sport maman » …. Et ce que je préfère dans ma séance de sport…. Ce sont les 5 min de méditation que je fais à la fin

  • Ah la méditation je n'ai jamais essayé et c'est vrai que ça ne m'inspire pas trop ;) pour le sport t'as bien raison de prendre ce temps. Ca fait du bien au corps et ça vide la tête ! Surtout continue car quand on s'arrête comme je l'ai fait c'est compliqué de s'y remettre.

  • Ma Wonder Sabine ,
    Je lis ce billet avec attention et boule au ventre...noeud au ventre pour toi. Car ton grand et BG (ouiii je connais sa trombine craquante) de Pierrafeu semble plutôt serein. Il a su dire ce qui ne lui plaisait pas et c'est signe maturité et recul. Bien suuuuuuur ce chambardement cause tracas pour toi parent, mais il faut essayer de tempérer : il a raison de dire stop si il sent que c'est foireux pour lui . Quant à toi, te savoir mal m'attriste beaucoup , sache que j'admire beaucoup la wonder que tu es, sans flagornerie j'ai toujours trouvé que tu gère grave. Oser verbaliser ici tes sentiments et ton désarroi c'est un pas vers le mieux être.
    Tu sais que tu peux écrire ici dans jugement mais c'est un grand courage de poser tes sentiments ici.
    De gros câlin de réconfort

  • Tu le connais et tu sais comment il peut être à la maison... et c'est là que le bât blesse (aussi). Il est tellement dur au quotidien que parfois c'est compliqué de se dire que tous nos efforts ne sont pas perçus de son côté. Mais je me suis prise en main. Je vais continuer à l'aider sans me laisser faire !
    bises Poulette !

  • Aïe, ça sent la déprime à plein nez, la rentrée c'est pas facile, j'espère que ça ira très vite mieux

  • Ouais comme tu dis ! :)
    mais je me suis prise en main. Le déclic, quoi. Je vais moins me laisser faire !

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