Cher Œdipe,
hier c'était mercredi. Jour béni pour moi qui peux pieuter plus longtemps si vomito n'est pas au rendez-vous qui veux partager de bons moments avec mes enfants. (T'entends les ukulélés?)
En fin d'après-midi, quand les boulettes de pâte à modeler ont quitté le carrelage pour la semelle de mes godasses, que mon salon ressemble à Joué Club un 24 décembre à 18 heures, que la nappe de la cuisine ressemble à la peau d'une vache qui aurait fait la techno-parade, que les bottes de pluie sont échouées dans le salon, ENFIN je sens l'heure du coucher approcher.
Il faut encore survivre aux douches (tu peux découvrir la technique du lavage rapide de nains ici à la lettre "p") et au repas et ils dormiront. Enfin. Après s'être relevés trois fois pour : "j'ai envie de pipiiii!, j'ai soiffff!! j'ai encore envie de pipiii parce que j'ai bu!!", la soirée est à moi.
Je peux gagner mon pieu à ... 21h30.
Mais je sais que tous ces mercredis usants enrichissants passeront comme passent les saisons. (T'entends les violons?)
Mais revenons à toi Œdipe, le tueur de ton père et le humhum de ta mère.
Pierrafeu a quatre ans, et il est en pleine période de toi. Moi je veux bien.
En début de soirée, hier, il m'a dit " Je t'aime Maman, t'es la plus belle". (j'ai d'abord crû à une parade pour éviter le lavage de tête bi-hebdomadaire) mais il a fini par " je ne te quitterai jamais".
Alors, Œdipe, je te le dis droit dans les yeux (humour méchant, j'assume), ne colle pas trop longtemps mon Pierrafeu sinon je me ferais une joie de te coller des complexes ...