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moisson

  • Quand vient la moisson…

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    c'est un peu le bordel. 

    Les associés veulent tous suivre leur père dans les champs et je passe mon temps à les recompter et à vérifier que Zorro est bien arrivé. Car Môssieur est grand et il y va à vélo. Même si ce n'est jamais loin (genre 600 m), j'ai toujours peur qu'il rencontre un tracteur ou un taré de la route qui ne ralentit pas malgré le ballet incessant des moiss'batt' sur nos routes de campagne. 

    A chaque fois que je croise ce genre d'énergumène, je l'insulte copieusement. Et Pierrafeu répète joyeusement. 

    Mais je m'égare. 

    Donc oui c'est un peu olé-olé dans l'entreprise car il y a aussi la gestion des…. casse-croûtes! 

    Le repas dans les champs c'est LE dossier de la moisson. Genre, toi tu crois que le plus important ce sont les rendements, que la panne de machine n'arrive pas et que la pluie reste éloignée.

    Eh bien tu as raison. Mais un paysan efficace est un paysan nourri.

    Et là toutes les femmes de céréalier qui lisent ce billet sourient jaune. On dirait, comme ça vu de l'extérieur que ce n'est pas un sujet ô combien important, genre, c'est bon on va pas en faire tout un cake.

    Un cake! Ah, non surtout pas ! Ne t'avises pas de servir du cake au paysan-chemise-à-carreaux quand il ne peut pas s'arrêter pour manger et que par conséquent il ne peut se nourrir qu'avec l'aide d'une seule main. 

    Il lui faut un casse-dalle. Ni trop grand, ni trop petit. Pas trop grand à cause de l'unique main, et pas trop petit parce qu'il ne va pas engloutir 15 sandwiches non plus, il n'a pas que ça à foutre, bordel!

    Et bien sûr, bien sûr, BIEN SUR, il ne faut rien de coulant ed'dans! Déjà qu'il a du cambouis plein les mains, il va pas en plus se retrouver avec des tâches de mayo sur la chemise à carreaux, ça fait pas pro.

    Il faut donc rester sur les basiques : pâté, jambon blanc, jambon sec, salami, rosette.

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    Note pour demain : acheter de l'alu.

    A mes premières moissons, attentionnée que j'étais, j'ai bien essayé de changer la recette casse-dalle. Genre, je voulais laisser mon empreinte dans l'histoire du casse-croûte de la moisson, rompre avec la tradition de ma belle mère.

    Souvent femme varie bien fol est qui s'y fie.

    Pas de salade (eh oh on est des paysans pas des plaisanciers), pas de pain bagel (y'a un trou au milieu, la garniture se barre), pas de pain de mie (trop mou).

    DE LA BAGUETTE, un pain c'est tout.

    Sans beurre et sans cornichon pour mon beau-père et avec du beurre (mais pas avec le pâté) et des cornichons (mais pas avec la rosette) pour Grand Mari.

    Et avec ceci? Une bière fraîche pardi!

    L'autre soir, j'en ai mis deux parce que la nuit allait être longue. 

    Le lendemain : " eh Sabine, pas deux bières hein! Faut qu'on garde les idées claires!" 

    Quand je vous dis que c'est pas fastoche!

  • Femme de paysan...

    ça peut-être un boulot à plein temps. Au moins en période de moisson. 

    Car sache-le, lecteur non initié à la pousse des blés (et autres céréales) le paysan-chemise-à-carreaux est rarement content. 

    S'il pleut trop ça "favorise les maladies", s'il fait trop chaud "ça manque d'eau, les cultures ont soif", s'il fait beau raisonnablement et qu'il pleut ensuite, là ça peut aller mais c'est TRES RARE.

    Et la moisson n'échappe pas à cette règle du "faut que ça tienne" (comprendre le beau temps doit se maintenir) et le paysan dégaine ainsi la lourde moiss-batt' plus vite que son ombre "quand faut y aller." (Comprendre quand le grain est sec ET mûr).

    Bref, on dirait pas comme ça mais mon Grand Mari a un faux air de Laurent Cabrol.

    ET surtout quand la moisson arrive, il est stressé. Même si tout va bien. 

    Parce que c'est une période hyper importante pour la vie de l'exploitation et il ne faut pas se louper. Donc il a peur que la batteuse tombe en rade, qu'il pleuve, que l'attente soit trop longue à la coopé...

    Lui d'habitude assez si doux ne supporte pas la moindre contrariété. Je peux te dire que les boissons ont intérêt à être fraîches et les sandwichs pas trop grands pour être tenus d'une seule main. (Le paysan mange en conduisant, mayonnaise interdite).

    Alors moi je tartine les casse-croûtes (sans beurre pour mon Beau-Père) et j'essaie de varier "jambon ou pâté?", je ravitaille le frigo et j'apporte tout ça au champ.

    Parfois Grand Mari oublie de m'informer qu'ils ont terminé une parcelle et en attaque un autre et je pars à la recherche de la moiss'batt' perdue avec quatre associés surexcités à l'arrière du 4x4. (4x4 qui est automatique et que je galère à conduire).

    Oui parce que les associés sont de la partie et je te dis pas la surveillance! Grand Mari vient vider des remorques à la ferme, attention danger!

    Me revient également, la la gestion des tickets de manège "C'est à mooooooon touuuuuur de monter dans la batteuse!" et l'escorte d'engin pour les changements de champ.

    Bref, moi quand je reste détendue, hein, je ne moissonne pas.

    Je te laisse j'ai les bouteilles de glace à préparer pour les glacières de demain.

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    En attendant le manège...