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Sabine et associés - Page 95

  • Le silence est dehors

    Je ne sais pas comment ça se passe chez vous, mais dans notre entreprise, on essaie en vain de faire un peu taire les associés. 

    Pas que nous n'ayons pas envie de connaître le 18e épisode de "Rosette n'est plus copine et puis finalement si avec Jeanine", ou la dernière blague de Toto à moitié oubliée par Pierrafeu, vraiment ils ont aussi des anecdotes intéressantes à raconter.

    Mais dès le matin putainnnnnn. Dès 7 h c'est pas possible. 

    silence, enfants bavards, enfants bruyants

    Moi, le matin, j'ai du mal à décoller. Il me faut mobiliser toute mon énergie pour me lever, me doucher et jusqu'à mon café je navigue à vue.

    Pourtant avant de descendre au petit-déj, il faut aider les associés à s'habiller. Et bam!

    Le réveil à peine éteint, Rosette et Zorro sautent de leur lit et parlent, parlent, parlent. Tous les sujets y passent : école, potes, taï jitsu, exposé, l'équerre cassée, le cahier de liaison à signer, la tenue du jour...

    Milou et Pierrafeu sont plus modérés à peine l'oreiller quitté. Leur truc à eux c'est la ronchonnade. 

    Ce qui me tape encore plus le système.

    Et autour de leur bol de céréales c'est l'apothéose.

    Ils ont TOUS un truc à raconter "en géométrie hier on a vu les sphères, hein Rosette c'est vrai?", une question hyper importante à poser "tu sais combien il y'a de moyens dans la classe de moyens/grands de Milou, Maman?", un indispensable à ne pas oublier "Maman, le maître il a dit que t'avais pas rendu le cahier d'activités depuis noël", "on mange où ce midi?" et blablablablablablabla

    Moi j'ai le nez dans le bol de café et à peine l'énergie de répondre aux questions.

    Ils répètent donc leur demande à l'envi. C'est le cercle vicieux de la non réponse IMMEDIATE à un enfant :

    Il pose une question->tu ne réponds pas en moins de 4 secondes->il repose la question->comme tu es en train de réfléchir, tu mets plus de 3 secondes à répondre->il pose une AUTRE question

    Voilà.

    Il y aussi les bruits : Milou qui cogne le pied contre la barre centrale de la table, Rosette qui chantonne, Pierrafeu qui fait des bulles dans son lait et Zorro qui accompagne Milou en tapotant avec sa cuillère sur son verre. Sans oublier les petites disputes (petites parce qu'on ne les laisse pas monter, le matin on a autre chose à faire que de se mettre sur le nez.)

    Ce qui est incroyable c'est ce silence immédiat presque lourd quand ils ont quitté d'un coup la maison.

    Il y a une minute on aurait pas entendu Johnny Hallyday hurler toute la musique qu'il aime et là j'entends les oiseaux piailler dehors.

  • T'es pas moche mais tu fais vieille

    BAM. Dans ma tronche de vieille.

    Zorro se tient devant son beau miroir et s'admire sous toutes les coutures. Rosette le rejoint.

    "T'es plus blonde que moi. Mais j'ai plus d'épaisseur de cheveux..." Blablablabla.

    A mon tour, je me mire. Je me trouve quand même quelques rides, des pattes d'oie dont le nom fait bien rire mes deux associés. Je n'ai pas de cheveux blancs, je relève ce "bon point" à mon compteur jeunesse.

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    La vache! Quelles pattes d'oie!

     

    Rosette me dit que je suis belle. 

    Et Zorro me dit que je ne suis pas moche, c'est vrai, mais je fais vieille.

    Je m'offusque un peu. A vrai dire, je suis assez déconcertée de son sérieux. Il ne mâche pas ses mots, ajoute que "lui au moins est franc". Moi, j'ai envie de lui envoyer qu'il a trop de bide, mais je me tais, c'est moi l'adulte, il est encore un enfant. Il ne sait pas ce qu'il dit. 

    Et puis, il termine, solennel : " enfin sans vouloir t'innoffenser , t'as l'air d'avoir 40 ans, alors que t'as 35 ans, maman."

    Lectrices de 40 ans, moi je ne te trouve pas vieille.

    Zorro, si.

  • Deux euros septante-sept

    Le week-end dernier, j’ai fait quelque chose de complètement nouveau : partir deux jours avec cinq filles.

    Ah, oui je te vois là, avec tes pensées mal placées. Alors que pas du tout, j’ai juste passé mon week-end à manger et à piailler. Voire glousser.

    Après avoir roulé deux heures en compagnie de Fesse Fouilli (ouais), nous sommes arrivées devant notre hôtel, là bas quelque part dans le plat pays, à Genval.

    Un château ! A côté d’un lac ! Nous étions donc à l’Hôtel du Château du Lac. 

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    Un château

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     ... un lac

    Devant les cinq étoiles de l’établissement, et les dix grosses berlines, nous étions quelque peu coites. 

    Et puis quatre bras se sont levés à l’intérieur du restaurant, Marie et Mentalo nous avaient repérées alors que nous nous interrogions sur « comment qu’on appelle en Belgique ? ». 

    Dans le restau de l’hôtel, Marie et Mentalo étaient avec Monique-Louise et Eve. Quatre cocktails à base de tomate cerise et concombre flottants trônaient sur la table. Ca avait l’air chic, aussi nous sommes nous empressées de commander la même chose. (La vérité : on a tout copié, cinq étoiles, ça impressionne).

     

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    Pimm's (photo Monique-Louise)

     

    Histoire d’accompagner nos copines de jacuzzi et leur soupe à la fricassée de champignons (trois champignons, ça fait une fricassée, sache-le), Fesse Fouilli s’est tapé une petite brioche perdue et moi une petite mousse au chocolat.

    Repues (enfin la plupart d’entre nous) nous ne rêvions que d’une chose : enfiler les peignoirs blanc et les chaussons blancs aussi. J’étais pas allée voir mon esthétichienne pour rester à picoler au bar ! 

     

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    Oh c'est le pied!

     

    Sauf qu’à l’accueil de l’hôtel, ils ne nous avaient pas prévenues de l’horaire des soins. C’était déjà foutu pour Mentalo et moi. La charmante dame du Spa n’a rien voulu savoir, l’heure, c’est l’heure. On a bien tenté de lui expliquer que nous ne pouvions pas être présentes pour un soin à 14h30 alors que nous avions reçu les horaires à 15h.

    Pas de bain de jouvence à base d’huiles anti-stress. C’était pas son problème. 

    Les petites dames et gros messieurs ont eu tout le loisir de nous entendre négocier. La blogueuse parle fort quand elle est en bande. En vain.

    Pas grave, on a eu ainsi tout le temps de nager dans la piscine olympique. Cinq mètres sur deux, c’est une piscine olympique pour des Playmobil !

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    Une humaine dans la piscine des Playmobil. (Photo Monique-Louise)

     

    Après on a alterné entre le sauna et le hammam des Playmobil.

    Délestées de quelques peaux mortes, nous avons regagné nos chambres.

    Pour cette nuit sans enfant j’étais en colocation avec Marie. Nous avons donc un peu parlé de nos marmots. On les a un peu pourris. Mais pas trop.

    On a parlé de bien d’autres choses et de personnes aussi. Mais je ne peux, bien sûr, pas tout raconter ici.

    Entre deux bavardages, j’ai tenté de faire un thé avec la mystérieuse machine de la chambre. Je n’ai jamais réussi. 

    Déçue je me suis dirigée vers la douche « je ne vais pas prendre de bain, ça sera trop long" que j’ai crié à Marie qui testait le king size. 

    Et j’ai fini dans un bain moussant bien chaud. Monsieur Martin de l’hôtel du Château du Lac, je jure que je n’ai pas fait fonctionner le bain à bulles AVEC la mousse.

    Après nos ablutions, on a fait péter le maquillage « t’as de l’anti-cernes ? » « je ne sais pas si je me maquille, rien qu’à l’idée de me démaquiller tout à l’heure j’ai la flemme… » et les talons « ah merde mes chaussures à talons sont dans la voiture » pour rejoindre le restaurant où nous n’étions pas attendues.

    J’ai cru que la dame du Spa allait débarquer « après l’heure, c’est plus l’heure ! » mais au lieu de cela, on a nous fait patienter avec une coupe de champagne. Dur.

     

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    Vous avez pas une bière plutôt? (Photo Monique-Louise)

     

    Quand nous sommes entrées dans la salle de restaurant, nous étions au chapitre « accouchement ». Les deux couples déjà présents nous détestaient déjà et ont eu vite fait de terminer leurs entrées-plat-dessert.

    Alors on a parlé encore plus fort entre deux bouchées d’un super dîner. Autant la mousse au chocolat de l’après-midi était bof-bof, autant ce repas avec DEUX entrées était exquis : gravlax de saumon, raviole de chèvre, filet de pintade avec sauce trop bonne et plein de petits légumes, et tatin accompagnée de glace aux noix de pécan.

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    Tata Tatin (photo Monique-Louise) 

    J’avais trop mangé. Promis, je petit-déjeunerai léger. 

    Je n’ai rien dit à mes collègues mais j’avais bien peur de ne plus entrer dans le string jetable prévu avec le massage du lendemain.

    Après une dernière tisane (la blogueuse maman a quelques limites), nous avons regagné nos chambrées pour une nuit complète comme une galette.

    Au bout de vingt « allez maintenant, on dort » nous nous sommes endormies du sommeil de la curiste :  « de toutes façons pas grave si on se couche tard, demain on dort ! » 

    Les pleurs des enfants ont été remplacés par la chaleur incroyable de la chambre. Mais quand même c’était plus agréable que des cris dans la nuit. 

    On a fait la grasse mat » jusqu’à 7h44. Les nulles. Pas grave, on en a profité pour terminer nos bavardages.

    Comme promis la veille, j’ai pris un petit déjeuner léger : saucisses de volaille, œufs brouillés, fromage, pain aux céréales, pancakes au sirop d’érable et fruits frais.

    Non vraiment nous avons toutes été raisonnables face au choix incroyable du petit déj. 

    Tellement raisonnables, que celles qui avaient un soin massage, ont hésité à s’y rendre de peur de rendre. Celles qui avaient le bain de jouvence ont choisi les huiles « anti-stockage ».

    Ouf, le string jetable me seyait fort bien. J’avais pourtant l’air d’un sumo. Le temps que je le remette à l’endroit, la masseuse m’invitait à m’allonger. 

    C’était bon. 

    Mais je n’aurais pas du penser à mon retour : les cartables, les devoirs, les lessives… tout ce quotidien m’a un peu gâché l’heure de papouille.

    Chaude et luisante j’ai retrouvé les filles autour d’un verre. Il était temps de regagner nos chambres et de rendre notre clé.

    La charmante personne de l’accueil nous a gratifié d’un deux euros septante-sept en nous rendant la monnaie sur notre note.

    Depuis ce « deux euros septante-sept » me raisonne parfois dans la tête et me fait ricaner, seule.  Mais c’est une longue histoire et je ne sais faire qu’une seule facture (non, rien.) 

    Histoire de terminer ces deux jours dans la légèreté on s’est fini au Quick (le restau de l’hôtel était complet, ouais ouais c’est ça…).

    Comme nous n’avions que très peu faim, on a pris « un gros menu » ou « une boîte de 20 cheesy ».  Et ricané une dernière fois.

    Nonante mercis à Mentalo d'avoir organisé ce périple en partenariat avec Allo Thalasso

    C'était bien, c'était dingue. 

    Depuis je vis en peignoir.