Hier soir, j'ai regardé le reportage sur Envoyé spécial ayant pour thème "parents au bord de la crise de nerf" et présentant l'association nantaise "les pâtes au beurre".
Cette asso créée par une équipe de psychologues, propose des entretiens sans rendez-vous à des parents au bout du rouleau ou en quête d'un peu de quiétude au sein de leur foyer.
Les rencontres se font dans la cuisine de l'asso autour d'un café et de petits gâteaux, les parents se confient et échangent avec d'autres parents. Des consultations individuelles sont possibles moyennant une participation.
Et alors, me dites-vous?
Je ne suis pas nantaise, mais pour le coup j'aimerais l'être. Car ce reportage m'a bouleversée.
Bien souvent les parents n'osent pas demander de l'aide quelle soit matérielle ou psychologique.
Dans le reportage, il y avait Charlotte, maman de jumeaux de 8 mois (qui ne dormaient pas) et d'un plus grand pas beaucoup plus grand. Elle racontait qu'à un moment, elle était dans le déni, n'en pouvant plus, elle ne supportait même plus les babillages de ses bébés et avait failli les brûler avec un biberon beaucoup trop chaud car, elle ne voulait qu'une chose : qu'ils boivent et qu'ils dorment!
Et là, bam je me suis revue seule avec les jumeaux, leur hurlant en larmes d'arrêter de pleurer.
Ca m'a serré le bide, boule dans la gorge et yeux qui s'embrument.
Oui je m'en veux de ne pas avoir demandé plus d'aide, de ne pas avoir sollicité plus mon entourage pour une simple visite, un café. Parce que c'est ce que Charlotte a fini par faire, saisissant la main tendue de sa dynamique voisine de 71 ans pour une visite chaque jour accompagnée d'aide pour le repas par exemple.
Oui on a peur de gêner, oui on se dit aussi que ça pourrait venir un peu plus de l'entourage aussi. D'ailleurs maintenant je conseille aux parents (et encore plus aux parents de jumeaux) de ne pas hésiter à taper du poing sur la table pour obtenir ne serait-ce qu'une nuit de garde par mois.
Oui, pendant cette nuit, Papi et Mamie ou Steph' et Benoit vos meilleurs potes (qui le resteront si ce sont vraiment des potes) ne dormiront pas beaucoup mais au moins vous aurez récupéré un peu et votre entourage ne mourra pas d'une nuit gâchée. Alors que votre santé mentale commence à être inquiétante par contre…
A l'époque, quand Rosette et Pierrafeu ont dormi à peu près bien la nuit, ma solution a été de me jeter dans le boulot. J'ai été embauchée à temps plein avec trois enfants de moins de 3 ans…
Je ne pouvais plus rester chez moi, vivre cet isolement, rester avec mes enfants toute la journée. Et pourtant mon job a été loin d'être épanouissant (boite de cons) mais quand je pensais à arrêter je tremblais à l'idée de retourner à la maison avec mes petits associés.
Résultat au bout de 8 mois, j'ai fait un burn out. Arrêt de travail puis j'ai négocié une fin de contrat.
Aujourd'hui, je ne peux pas m'empêcher de me dire que si j'avais fait l'effort de me tourner vers les autres (relais assistantes maternelles), avoir le courage d'aller me balader en ville, mettre mes jumeaux à la halte-garderie, j'aurais pu profiter un peu de ce congé parental et découvrir autrement la gémellité.
J'aurais pu simplement profiter de mes enfants, les voir grandir. J'arrête là les détails, j'ai les boules…
Pour ma défense, il y avait beaucoup moins d'infos et je ne surfais que très peu sur internet, ne sachant même pas que les forums existaient :)
En ce moment, avec la rentrée, les nouveaux rythmes et le contre-coup de vacances, je suis en phase descendante. Et je vais essayer d'appliquer mes propres conseils : voir pour quelqu'un à la sortie d'école des associés de temps en temps, trouver une baby-sitter… s'organiser au mieux pour ne pas dépendre trop de notre entourage.
Et puis opérer aussi quelques changements…
edit : cet article n'est pas destiné qu'aux parents de jumeaux, on peut craquer avec un seul enfant à la maison! Et aucune raison de ne pas demander de l'aide!
edit 2 :
On peut aussi être aidé par le centre médico psychologique de son secteur. C'est ce que nous avons fait pour Pierrafeu pendant 18 mois. Après une demande de notre pédiatre, il a été suivi par un pédopsy et nous avions des entretiens réguliers. Même si ça n'a pas tout réglé, ça nous a permis d'avancer. J'en avais parlé dans le billet "mon gamin, ce boulet" avec la suite ici.
Quand les jumeaux ont eu 4 mois une TISF (technicienne de l'intervention sociale et familiale) est venue trois heures par semaine. Quatre mois c'était un peu tard pour récupérer des nuits (merci la lenteur de la CAF) mais quand elle venait je discutais un peu avec elle et soit je faisais une sieste, soit je sortais faire des courses ou pour un rendez-vous. Elle prenait en charge les bains (un bain en moins quand ils sont deux quel soulagement) ou un peu de repassage.
Bref c'était une sacrée aide!
Sophie me signale par mail l'existence des maisons vertes (lieu d’accueil parents/enfants jusque 4 ans), il y en a partout en France et il suffit de taper cette expression sur google pour en trouver la liste). "Ce lieu permet aussi à des parents de souffler, se poser , rencontrer d’autres parents pour partager, de discuter avec deux professionnelles à chaque fois pour répondre à leurs éventuelles questions, à leurs enfants de rencontrer d’autres enfants pour démarrer en douceur une socialisation.."
Commentaires
C'est très juste ce que tu dis. Et je rajouterai qu'il n'y a pas besoin d'avoir des jumeaux pour ca. Mon truc à moi pour me désespérer c'etait de me dire que certains y arrivait avec des jumeaux et moi même pas avec un seul. Je ne savais pas ce qu'etait l'RGO, il n'y avait pas de blogs, les forums pas mon truc. J'etais tellement seule. Si seulement j'avais su...
exactement Isabelle! Pendant que tu écrivais ce commentaire, j'ajoutai l'Edit au sujet des parents de singletons ;)
Ça me peine pour toi que tu te culpabilises d'avoir manqué de "courage" ou de ne pas avoir fait "d'efforts". Comment trouver la ressource d'oser quand on peine à terminer une simple journée ? Le courage au contraire je le vois dans chaque mot de ce que tu écris. Comme tu le dis autres temps, autres moeurs, aujourd'hui l'information passe, l'échange existe et la situation aurait sans doute duré moins longtemps. Tu fais partie des parents qui se posent des questions, qui tentent des trucs, qui acceptent aussi qu'il y a des moments où il est NETTEMENT préférable que ce soit quelqu'un d'autre qu'une mère excédée et crevée qui soit avec les enfants. Bref
Ah bah bravo, je chouine en lisant ton commentaire. Oui c'est vrai que tout me semblait insurmontable. Mais j'aurais du être plus ferme avec mon entourage ou ne pas cacher autant ma détresse.
Bon il manque la fin de mon commentaire qui était un coeur donc coeur, coeur et re coeur
coeur itou
Merci pour ce billet, je le partage. C'est tellement difficile de demander de l'aide, on a l'impression d'être bonne à rien alors qu'en fait, c'est une vraie force de déléguer.
oui voilà et aussi on a peur de gêner!
C'est tellement difficile de demander de l'aide quand on est dans le caca....
Les autres, la famille en premier ne voient pas forcément les choses, si nous ne disons pas c'est que tout va bien....
Moi aussi j'ai regardé, j'ai été émue....
Il a été dit dans le reportage qu'aujourd'hui nous vivons tous plus ou moins loin de nos familles, et par téléphone il est si facile de faire semblant....
même quand elle est proche c'est assez facile de faire semblant. Et parfois, l'entourage ne veut pas voir…
BAM !!! en plein coeur ...
tu as tellement raison sur toute la ligne ...
merci de partager avec nous ton expérience qui n'a pas encore l'air tout à fait digérer :/ ...t'es une maman formidable ..on fait ce qu'on peut ! et c'est très courageux de te livrer ainsi ..
j'ai beaucoup beaucoup de chance ..un mari méga présent et une famille qui propose de l'aide (par exemple les repas qd les bb sont tout petits ) ..
mais encore faut il effectivement l'accepter ..
moi ce qui me culpabilise en ce moment c'est la facilité avec laquelle certains y arrivent, on dirait, sans heurts et sans ras le bol ..
tant mieux pour elles/eux.
je pense que la vraie de force c'est aussi de se connaitre et de reconnaître nos limites.
Perso oui, j'ai besoin de temps sportif ( rien qu'à moi) et de soirées avec les copines, ainsi que de soirées en amoureux ...c'est comme ça.
Je me sens bien et dispo pour mes enfants seulement si je suis épanouie.
on aimerait etre tt le temps au top, fourmiller de milles activités, ne pas stresser, ne pas les presser ...mais je crois que c'est tout simplement impossible.
pffff pas facile ts les jours ...
ahahahha, ça oui c'est pas facile tous les jours ;)
oh que je suis d'accord avec toi !!
que ton billet me touche.
Après la naissance de ma deuz, j'ai fait un burn out je crois (en y reflechissant a posteriori). Des 6 premiers mois de ma fille, je n'ai que peu de souvenirs, je hurlais, j’étais fatiguée, j'ai un trou noir... J'ai un trou noir sur les 6 premiers mois de ma fille. A cause de la Fatigue, à cause de "j'ose pas, j'vais déranger", à cause de "je devrais y arriver quand même, d'autres le font", à cause de la culpabilité. Je me souviens de quelques tétées, de quelques sorties, mais si peu. Les premiers sourires, les babillages, je me souviens pas.
Alors oui !! Il faut oser demander ! Prendre un café avec la voisine, poser les gosses à la halte jeux le temps de faire une sieste ou de papoter (ou de s'acheter une fringue par ex, ça peut faire tellement de bien au moral de se sentir "habillée")
Même si c'est le premier bébé, ça peut être dur, nous ne sommes pas parfaites.
Merci de ce post.
c'est difficile aussi quand (et même surtout) quand c'est le premier bébé. C'ets pour ça que j'étais contente d'avoir les jujus en 2e position, moins de questionnements…
Après tu sais la toute petite enfance passe tellement vite (finalement uhuhuhu) qu'on a peu de souvenirs de nos bébés.
J'ai toujours déploré le manque d'écoles des parents.
C'est vrai on ne s'improvise pas parents du jour au lendemain. Bien sûr on peut lire des livres, voir comment font les copines. Mais sur le terrain, quand on est seule à la maison (que son chouchérichou rentre crevé du boulot), qu'on doute de tout (j'arrive pas à allaiter, je n'ai pas de place en crèche, mon bébé ne dort pas...), que l'on manque de sommeil, comment savoir où demander de l'aide ?
Quand tu es enceinte, les médecins te suivent de près comme si tu étais malade et dès que le(s) bébé(s) est né, tu es guérie et peux rentrer chez toi te démerder toute seule.
J'ai aussi connu un grand vide intersidéral et une incapacité à demander de l'aide après mes grossesses.
carrément vrai ce que tu dis. On est laissé seule alors que tout n'est que nouveauté.
moi quand j'ai recommencé à travailler à l'issue de mon congé maternité j'étais si heureuse ! Et du coup j'ai pas mal culpabilisé car le "modèle" autour de moi était au contraire de négocier un petit congé parental en plus. résultat, je me suis pas mal questionné sur mon attachement à mon fils. pff c'est idiot quand j'y pense mais sur le coup...
moi ça m'a questionné bien après. Pour le premier j'ai repris quand il avait deux mois et demi avec grand bonheur comme toi.
En fait il ne faut pas s'occuper du regard des autres!
Je me retrouve dans ton écrit. Maman de deux enfants j'ai longtemps culpabilisé (ou plutôt on m'a culpabilisé) de laisser les enfants chez une nounou alors que j'étais à la maison. Mais j'avais besoin de se temps pour moi. Aujourd'hui je n'ai pas honte de dire que oui j'ai une nounou, que j'aime mes enfants plus que tout mais que pour leur bien être et le mien aussi je ne peux pas être h-24 avec eux.
Donc tout à fait d'accord et il ne fait vraiment pas hésiter à demander de l'aide c'est bon pour tout le monde et nous ne sommes pas des mauvais parents pour autant.
oui voilà. Tu fais au mieux pour ton équilibre et ça qu'il faut que les mères comprennent. Je n'ai jamais mis les jumeaux à la halte garderie, ça me culpabilisait trop. Avec le recul, je me dit "quelle erreur, mais quelle erreur!"
Eh bien tu vois, j'applique tes conseils à la lettre. Ce week-end, pour la 2e fois en 12 ans, je pars 2 jours avec mon homme. Une amie nous a fait cette proposition il y a 3 semaines, le lendemain j'étais sur internet à fouiner les bons plans. On part au Mont St Michel. Rien que tous les deux. À notre retour ma copine sera sans doute HS mais elle est dans mon cœur pour toujours. Mon père me disait toujours "dans la vie, ne demande pas grand-chose, mais quand on te propose, accepte." Alors cette fois-ci, je prends… Bon courage à toi, et belle journée.
Ben voilà! je vais appliquer le conseil de ton papa aussi ;)
Bon ouikend!
je tiens juste à donner une information supplémentaire : au-delà d'associations comme les pâtes au beurre, il existe des Centre médico psychologiques qui peuvent aussi venir en aide aux parents qui font face à ces difficultés. On en trouve dans toute la France, c'est l'avantage. C'est ma pédiatre qui m'a orienté vers eux et donné leur coordonnée, et je bénéficie du soutien et de l'accompagnement d'une psychologue et d'une puéricultrice depuis plusieurs mois. Je n'ai rien à débourser : tout est pris en charge par les collectivités.
PS : j'habite à Nantes, les deux systèmes coexistent très bien.
Ma minute perso : même quand on sait qu'on ne peut pas continuer comme ça, qu'on est tombé dans un cercle vicieux, qu'on tente de se faire accompagner, cela ne fait pas tout. Bien que j'ai entamé les démarche pour être aidée, cela ne m'a pas empêché la situation d'empirer et de toucher le fond. maintenant je culpabilise de ne pas y arriver alors que je suis aidée : je vais certes mieux, mais je ne dirai pas avoir réellement remonté la pente et avoir trouvé une solution.
Alors je veux le dire : demander et obtenir de l'aide est donc un premier pas, crucial, mais pas un miracle. Ne faites pas comme moi, et ne culpabilisez pas si cela demande du temps, simplement, on avance un pas à la fois, malgré les rechutes.
Oui j'ai oublié de parler du CMP que nous avons nous mêmes consulté pour Pierrafeu pendant 18 mois. Et tu as raison, même avec l'aide c'est difficile de sortir de l'engrenage. La voix off le disait à la fin du reportage, chacun des parents reconnaissait que les progrès étaient fragiles.
Bon courage à toi pour la suite.
J'ose à peine imaginer la fatigue engendrée par le fait d'avoir des jumeaux tellement le souvenir de celle avec un seul enfant est encore fort. Tu as raison d'envisager des pauses sans avoir à attendre qu'on te le propose.
là, il va falloir que je m'organise des pauses :)
Ce besoin de s'évader au travail dont tu parles, je l'ai connu aussi. Pour que ma seule évasion dans la journée ne soit pas uniquement la sortie au supermarché. Mais est-ce que ça s'arrête un jour? Parce que là, alors qu'ils ne sont plus nourissons, pas une semaine ne passe sans que j'ai envie de m'enfuir loin loin loin... :(
Je rajouterais une chose aussi. Ma difficulté à moi est venue de notre entourage amical, et de la volonté de tout le monde de faire bonne figure. A l'époque, nous étions les seuls à pleurer sur notre sort de pauvres parents dont le 1er se réveillait définitivement à 5 heures, et dont le 2ème ne dormait qu'à partir de la même heure. Nous pensions être les seuls à galérer. Les langues ne commencent à se délier que maintenant, et nous constatons que c'était loin d'être le cas. Pourquoi? Pourquoi avoir si honte de parler de nos problèmes? Pendant longtemps j'ai pensé que c'était de notre faute et je m'en suis voulu. Cela aurait été tellement différent avec un discours transparent. Mais les apparences sont bien plus importantes!
C'est ce que je dis dans l'article, je suis en ce moment en phase descendante et bien qu'ils ne soient plus des bébés, il va falloir que je trouve de nouvelles solutions, on n'en sort jamais, hin, hin, hin :)
Quant aux amis, chez nous le problème c'est que nos potes n'avaient pas d'enfants et ne se rendaient compte de rien.
Mais tu as aussi les amis avec lesquels tu peux ironiser sur la situation et ceux avec lesquels tu dois faire bonne figure parce que "oh non tout se passe à merveille, il a fait ses nuits à la maternité" grrrrrr
J'ai regardé le reportage aussi, je trouve que cette association est une super idée. J'étais contente d'apprendre que la formule allait faire des petits en France (un aux Mureaux, je crois ?).
oui aux Mureaux
oui aux Mureaux
Parfois aussi on demande de l'aide et ...crêve charogne !
Testé pour vous pas plus tard que l'année dernière. Merci les beaux parents...La grille de sudoku et de mots fléchés a dû bien avancer pendant ce temps...J'en ai encore la gorge serrée.
c'est pour ça qu'il faut vraiment s'organiser pour ne pas dépendre de l'entourage. Autour de nous on a de l'aide mais parfois on sent bien que ce n'est pas forcément de "bon coeur" et ça c'est terrible!
Je vous lis en sous marin depuis un bon moment car j'aime beaucoup votre façon de voir les choses avec vos associés. Aujourd'hui je me permet juste de dire à tous les parents qu'il existe les TISF qui sont des professionnelles formées pour vous venir en aide pendant une période donnée. Elles ou ils sont là pour vous écouter,soutenir,aider, donner des conseils... Une prise en charge par le CAF réduit le coût voir prend tout en charge pour les multiples... Je fais ce métier depuis 5 ans avec beaucoup de plaisir surtout quand je vois une maman épuisée à mon arrivée et rayonnante quand je pars.
Bon alors moi j'attends des triplés et j'ai deja un petit gars de 2 ans...autant dire que dans 4 mois ca va etre l'ambiance a la maison. Merci pour l'info sur les TISF, si vous avez d'autres tuyaux je suis bien preneuse. Désolée Sabine, je sais que ton blog n'est pas un forum mais tous ces temoignages, a commencer par le tien, me semblent une main tendue!
très beau billet. j'ai suivi aussi le reportage, et j'en ai eu le coeur serré.
c'est bien que cette structure existe, que d'autres se créent, et surtout que ce ne soit plus tabou de ne pas être des parents parfaits "parce qu'il le faut", parce qu'on a le droit aussi de ne plus en pouvoir et qu'il n'y a pas de honte à demander de l'aide.
bien sûr, c'est plus facile à dire qu'à faire. mais à force de voir ce genre d'initiatives, d'entendre d'autres parents parler de leurs difficultés, on se sent juste moins seul(e), moins démuni(e), moins honteuse(x).
Je rejoins également isa-monblogdemaman sur le fait qu'il suffit parfois d'un seul enfant pour se sentir dépassée. Le RGO, j'ai connu ça aussi, on ne m'en avait rien dit, à l'époque. De beaux mois, en tête à tête avec mon bébé qui hurlait, sans savoir pourquoi ... Où comment se dévaloriser en tant que jeune maman ...
Il est très difficile d'accepter de demander de l'aide.
Le regard des autres, la culpabilité de ne pas s'en sortir seul-e (parce que oui, les papas aussi peuvent être concernés), l'image que les médias nous renvoient de la mère parfaire... sont autant de freins dans cette démarche.
Merci à ces associations qui viennent en aide aux parents en difficultés, aux différents sites qui en parlent et à toi qui a rédigé ce billet si criant de vérité
Tellement dur aussi quand l'aide, maintes fois demandée, vous est refusée systématiquement par vos propres parents, au nom de leur statut de retraités "modernes"...qui ne se gênent pas pour souligner que vous devriez faire attention car vous avez vraiment une sale tête en ce moment. Ou qui chaque matin des vacances que vous passez chez eux soulignent l'anormalité de ces enfants qui ne dorment pas et qui en réponse à votre détresse vous invite à consulter car ce doit bien être votre faute, vous êtes tellement nulle comme mère (sic)! Bref, 6 ans sans sommeil et ca continue... Au final, je viens de quitter mon job, épuisée et incapable de gérer un poste à responsabilités plus longtemps dans ces conditions.
A la naissance de ma deuz une Tisf est venue m'aider à gérer le quotidien (ménage et enfants) une matinée par semaine en + des 2 jours de crèche pour le "grand" (15 mois 1/2 de écart entre les 2)
heureusement car pas de relais familial proche et un mec restaurateur qui bosse jusqu'à minuit et absent pour les moments chauds comme les repas ou le coucher.
Malgré l'aide indispensable j'étais bien à plat (en encore parfois).
alors se faire aider mille fois oui!
Je confirme qu'on peut craquer qu'avec un seul enfant...
Et entendre belle-maman dire "oh ben moi j'en ai eu 6 dont 3 en 3 ans et je m'y suis faite".
Rien de tel pour vous faire croire que VOUS êtes inapte à élever votre enfant et juste une bonne à rien qui se morfond sur son sort.
Je confirme qu'il faut savoir demander de l'aide mais aux bonnes personnes !!!
Et quand ils grandissent, on regrette ces moments où on s'est énervée.
Merci pour cet article, je me sens moins seule! J'ai eu tellement de mal après la naissance des jumeaux, (et je n'en avais que 2;-)), alors que je les avais tellement voulu, je culpabilisais de ne pas m'en sortir toute seule, du coup je ne demandais pas d'aide, et pour moi les 7 mois de congés maternité après la naissance et avant la reprise du boulot ont été un enfer (heureusement, on se'en remet). Pourtant mes parents étaient prêts à m'aider (même si ils bossaient), mais j'avais peur de gêner, peur de prouver que j'étais une mauvaise mère incapable de s'en sortir.
Alors maintenant, je conseille à mes copines qui attendent des jumeaux de se faire aider un max, pour profiter de leurs bébés au lieu de souffrir de ne pas y arriver.
Cela dit tu as raison, je le note pour maintenant, chez nous aussi la rentrée c'est hard ;-), et il faut que je me force à trouver une baby-sitter pour retrouver du temps pour moi et pour mon couple, même à presque 7 ans les enfants ça occupe....
Il y a la fatigue, le fait d'être le nez dans le guidon et tellement mal qu'on ne voit plus rien autour.
Il y a aussi ce diktat de la mère parfaite qu'on nous colle dans la tronche et qui nous fait douter de chaque décision prise, qui nous fait nous sentir obligées de tout réussir, seules, et avec le sourire s'il vous plaît.
Il y a enfin cette société dans laquelle nous évoluons, où il est devenu commun de pratiquer l'art du chacun pour soi et de détourner les yeux pour ne pas voir la douleur de l'autre qui n'ose pas demander.
On devrait placarder ça en 4 X 3 : oser se faire aider. Ca sauverait bien des choses. Peu importe le nombre d'enfants ou la raison.
Des bises Sabine
sujet difficile. Est ce qu'on va réellement mieux en demandant de l'aide. Oui on a besoin d'aide matérielle, d'une paire de bras en plus...mais je crois qu'on a surtout besoin d'écoute, de parler, de partager. Ce moment où la maternité est aux antipodes de ce qu'on imaginait, où ce que l'on ressent pour ses enfants n'a rien de choubidouwha, où l'on finit par être persuadée qu'ils sont venus sur terre pour avoir notre peau. On a besoin d'exprimer cela; l'aide matérielle aide, c'est certain, mais je ne suis pas sûre qu'elle évite la détresse nerveuse dans laquelle on se trouve. Ne te culpabilise pas , tu as fait ce que tu pouvais.
j'ai tenu un an après la naissance de twins, à jongler entre l'école de preums, et les sorties au square avec deuz...je demandais de l'aide pour les garder en cas de besoin...30mn, 1h, . Deuz était en garde partagée alors que j'étais à la maison, preums allait au centre de loisir tous les jours. mais ca ne changeait rien
Au bout d'un an, j'ai pris une nounou a la maison. de l'aide matérielle, j'en ai eu, j'en ai toujours. Mais ce qui me faisait vraiment du bien, c'est de pouvoir parler, de pouvoir penser à autre chose, de sortir de mon isolement.
c'est pas toujours rose la maternité, et il n'est pas toujours facile d'assumer cette pensée...
Je n'ai pas vu l'emission mais je voudrais rajouter qu'il n'y a pas que lorsqu'ils sont tout petits que l'on doit/peut demander de l'aide.
Aujourd'hui mes filles ont 6 et 9 ans, et de temps en temps je les depose chez une amie pour le weekend. Weekend ou je ne pars pas, je ne fais pas la fete; non rien de special si ce n'est 24h sans rien a gerer que moi, sans cuisine a preparer sans cris; sans taxi, etc. Et ca fait un bien fou. Et evidement, je prend le fils de la copine de temps en temps pour les exactes meme raisons.
Bon courage
Je crois qu'on ne demande pas d'aide car on a peur de s'entendre dire "Tu les as voulu tes enfants alors assume !"
En tout cas, c'est ce que je pensais quand T-Biscuit et Chupa étaient bébés, que j'avais repris le boulot à temps plein et que mon homme bossait à Paris.
Je me faisais un devoir de tout assumer parce que c'est ce que j'avais voulu : des enfants rapprochés.
Puis tout le monde était loin. j'étais seule.
Quand j'ai demandé un 4/5ème, j'ai détesté les mercredis passés avec mes enfants.
Bref, ça reste d'assez mauvais souvenirs que mon cerveau occulte le plus souvent ;)
Et bien on devait être dans le même état jeudi soir devant la tv alors :)...moi c'est l'autre famille avec leur quatre loulous qui m'a filer une bon coup de remise en questions...Pour couronner le tout le plus "énergique" de la bande porte le même prénom que notre "boule d'énergie" à nous ;)...
Mon mari a regardé avec moi, on a eu une GRANDE discussion pour savoir ce que nous faisions qui n'allait pas..on cherche des pistes avec les enfants on verra...On sait qu'en ce moment avec la rentrée plus que rythmée on est pas d'un calme extrême
On a pas à se plaindre pourtant, nous sommes bien entourés par les papis mamies qui sont toujours présents si besoin...Mais j'avoue que la fierté (peu etre mal placé ;)) nous poussent à assumer nos enfants sans vouloir demander d'aide...
Je rêverais de trouver un lieu d'écoute comme celui de Nantes, entourés de personnes vraie !...
Petit clin d'oeil à la voisine du dessus...c'est une femme juste géniale...
Merci pour cet article. Il vise parfaitement le quotidien de beaucoup d'entres nous...
Tendres baisers Sabine...
Merci, je fais les étude de TISF et cela me permettra d'aider entre autre des jeune parents. Ce n'est pas simple de demander de l'aide à sa famille ses amis au médecin à la pmi... Mais c'est courageux.
Belle maman de 5 (8 à 18 ans), maman d'un (14mois) et enceinte d'une surprise (10semaines), cet article me fait un bien fou. Mon bébé est je pense ce qu'on peut appeler un bébé difficile, ne fait toujours pas deux nuits complètes d'affilée, pleure énormément dans la journée, et je commence à me trouver démunie face à tout ça. Le rythme à la maison est assez infernal, je suis malade depuis deux mois, et j'envisage effectivement enfin de me tourner vers quelqu'un pour de l'aide, car mes nerfs ne vont pas tarder à lâcher. Merci pour ce reboostage, et bon courage pour votre gestion à vous.
Je n'ai pas vu ce reportage (je le materai en replay car j'en ai entendu parlé et ça m’intéresse).
Ton billet me parle, forcement (surtout rapport aux périodes hardos avec "mon boulet"). J'ai l’extrême chance d'avoir une maman au top, qui nous soulage quand on a besoin de souffler (et ce depuis que les zouaves sont BB). Pour mes 2 gars j'ai repris le boulot de suite après le congé mat, par choix et ça me faisait le plus grand bien. Ce sont plutôt les regards des autres qui tentaient (car ils n'ont pas réussi à me faire "culpabiliser" de ne pas avoir pris de congé parental.
Bref,oui il faut parler autour de soit, mais on s'en rend parfois compte quand on a plus la t^te dans le guidon. par exemple pendant la période hardos, je n'ai parlé de mes questionnements et noeuds au bide qu'à peu de personnes (ma "bande de la netterie" ;-)notamment). Une de mes collègues de boulot avec qui j'ai lié amitié est psy, elle a su être la pour moi aussi et ça m'a bien aidé de lâche mon paquet (ce n'était pas une thérapie hein, mais elle sait écouter c'est une fille merveilleuse , poke elle)
Bref, j'aime ce billet et coeur sur vous
Et parfois tu appelles au secours et tu t'entends dire par la famille que tu as voulu des gosses, tu n'as qu'à les assumer... Ou tu en parles avec ta copine qui a un bébé du même âge et qui te dit que, vraiment, t'as pas de bol parce que son bébé à elle, il est parfait... Alors, tu ne demandes plus rien et, comme tu es exigeante avec toi-même, tu essayes d'être tout le temps au top, partout, et tu finis par sombrer... C'est juste mon vécu. Ton billet me parle beaucoup et me renvoie à des heures sombres, heureusement loin derrière moi :-)
je n'ai pas vu le reportage (pas encore, devrais-je écrire), mais ce billet résonne, forcément ... Parce que c'est parfois difficile, voire souvent. RGO, IPLV, nuits hachées, cela a beau être du passé, ça marque .
Il y a un certain nbre d'associations comme à Nantes, il faut en effet oser demander, oser "sortir", pour pouvoir partager. Une réunion sur l'allaitement, sur le portage, sur la parentalité, un RV avec le pédiatre où on baisse le masque pour s'écrouler, un collègue un peu bienveillant qui a le regard attentif et vous fait la grâce de ne pas croire votre "ça va " machinal ...et internet, salvateur qd on est "coincé", par sa timidité, sa fatigue, son quotidien ...
Pour ma part, les forums, de source d'info "technique" , consultés un peu en catimini car tellement décriés... sont devenus une bouée, une bouffée d'oxygène, et les liens que j'y ai tissés continuent, pour certains depuis plus de 7 ans, et ce réseau à distance devenu parfois "irl" demeure un élément important qui permet d'être bien :)
Je me souviens de toi à cette période! Je n'avais pas encore chouin-chouin, je n'avais que très peu idée de ce que c'était de s'occuper de petits mais je trouvais que tu assurais grave!!!
Quelques années après et étant moi-même souvent au bout du rouleau, je me rends compte que l'entourage voit qu'on assure et ne nous propose pas forcément ce dont on a envie/besoin. Par exemple, ma mère voudrait garder les enfants mais ce n'est jamais au bon moment pour moi. Et puis, ce qui me soulagerait vraiment, c'est être relayée de la corvée de cuisine et là, personne (surtout avec un bébé polyallergique) !!! Je pense qu'en fait, plus on est à bout, moins on est en capacité de formuler ses besoins.
Je n'ai pas vu le reportage, et j'avoue que je n'ose pas même s'il doit bien y avoir un replay. Trop de souvenirs, encore trop douloureux 6 ans après... Des jumeaux qui ne dormaient pas, qui hurlaient quasi en permanence. Et l'aide qui t'es refusée quand tu la demandes. Car malheureusement, ça arrive... Une TISF de la CAF? Refusée! RDV avec une pédopsy à notre demande quand les garçons avaient 4 mois? Rentrez chez vous, ça va s'arranger! C'est déjà dur de demander, alors quand tu te fais envoyer bouler... Gardons le positif, on s'en est sorti et on a même eu une n°3! Même si le caractère des garçons est définitivement marqué par cette période...
Bonjour, merci tout d'abord d'avoir mis, à la suite du reportage, ce sujet sur la table. Je me rappelle avoir été surprise lors des cours de préparation à la naissance parce que la sage-femme insistait bien sur le fait qu'il valait mieux prendre l'air 5 minutes dehors quand on se sent à bout plutôt que d'avoir des gestes dangereux (secouer les bébés notamment), mais que c'était un conseil très utile. Et c'est vrai que, de notre côté, de l'aide extérieure, nous n'en avons eu aucune, mais le papa a complètement fait sa part du "boulot", en partageant les nuits avec moi, même pendant le congé de maternité. J'ai été soulagée également de reprendre le travail, car je ne voyais personne quand j'étais à la maison, pas d'amies proches dans la région, ma famille est assez loin également, beaux-parents gentils mais qui ne veulent pas prendre la responsabilité ni la fatigue qu'engendre un enfant en bas âge. Il a trois ans maintenant et pour la première fois nous allons faire une sortie sans lui car les beaux-parents vont le garder une soirée chez nous. Même si je regarde avec envie les "chanceux" qui sont aidés par la famille ou les amis, je dois avouer ce que dit Sabine au sujet du fait d'obtenir une nuit de garde par mois quand ils sont petits m'a fait réagir. Bien sûr, une mère célibataire qui assumerait tout toute seule n'aurait pas d'autre choix, mais à deux, cela me paraîtrait extrêmement "sans gène" si une personne de ma famille ou un ami me demandait de ruiner ma nuit, car j'estime avoir fait ma part du travail avec le mien, qui n'a commencé à faire une ou deux nuits complètes qu'à huit mois. C'est tout de même un service vraiment énorme, de demander à quelqu'un de faire cela, sans que ce soit ses enfants... Je me demande si les personnes pour lesquelles ce besoin se fait le plus sentir ont une participation digne de ce nom de la part du conjoint.