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fatigue parentale

  • Demander de l'aide…

    Hier soir, j'ai regardé le reportage sur Envoyé spécial ayant pour thème "parents au bord de la crise de nerf" et présentant l'association nantaise "les pâtes au beurre". 

    Cette asso créée par une équipe de psychologues, propose des entretiens sans rendez-vous à des parents au bout du rouleau ou en quête d'un peu de quiétude au sein de leur foyer.

    Les rencontres se font dans la cuisine de l'asso autour d'un café et de petits gâteaux, les parents se confient et échangent avec d'autres parents. Des consultations individuelles sont possibles moyennant une participation.

    Et alors, me dites-vous? 

    Je ne suis pas nantaise, mais pour le coup j'aimerais l'être. Car ce reportage m'a bouleversée. 
    Bien souvent les parents n'osent pas demander de l'aide quelle soit matérielle ou psychologique.

    Dans le reportage, il y avait Charlotte, maman de jumeaux de 8 mois (qui ne dormaient pas) et d'un plus grand pas beaucoup plus grand. Elle racontait qu'à un moment, elle était dans le déni, n'en pouvant plus, elle ne supportait même plus les babillages de ses bébés et avait failli les brûler avec un biberon beaucoup trop chaud car, elle ne voulait qu'une chose : qu'ils boivent et qu'ils dorment!

    Et là, bam je me suis revue seule avec les jumeaux, leur hurlant en larmes d'arrêter de pleurer. 

    Ca m'a serré le bide, boule dans la gorge et yeux qui s'embrument.
    Oui je m'en veux de ne pas avoir demandé plus d'aide, de ne pas avoir sollicité plus mon entourage pour une simple visite, un café. Parce que c'est ce que Charlotte a fini par faire, saisissant la main tendue de sa dynamique voisine de 71 ans pour une visite chaque jour accompagnée d'aide pour le repas par exemple.

    Oui on a peur de gêner, oui on se dit aussi que ça pourrait venir un peu plus de l'entourage aussi. D'ailleurs maintenant je conseille aux parents (et encore plus aux parents de jumeaux) de ne pas hésiter à taper du poing sur la table pour obtenir ne serait-ce qu'une nuit de garde par mois. 

    Oui, pendant cette nuit, Papi et Mamie ou Steph' et Benoit vos meilleurs potes (qui le resteront si ce sont vraiment des potes) ne dormiront pas beaucoup mais au moins vous aurez récupéré un peu et votre entourage ne mourra pas d'une nuit gâchée. Alors que votre santé mentale commence à être inquiétante par contre…

    A l'époque, quand Rosette et Pierrafeu ont dormi à peu près bien la nuit, ma solution a été de me jeter dans le boulot. J'ai été embauchée à temps plein avec trois enfants de moins de 3 ans…

    Je ne pouvais plus rester chez moi, vivre cet isolement, rester avec mes enfants toute la journée. Et pourtant mon job a été loin d'être épanouissant (boite de cons) mais quand je pensais à arrêter je tremblais à l'idée de retourner à la maison avec mes petits associés.

    Résultat au bout de 8 mois, j'ai fait un burn out. Arrêt de travail puis j'ai négocié une fin de contrat. 

    Aujourd'hui, je ne peux pas m'empêcher de me dire que si j'avais fait l'effort de me tourner vers les autres (relais assistantes maternelles), avoir le courage d'aller me balader en ville, mettre mes jumeaux à la halte-garderie, j'aurais pu profiter un peu de ce congé parental et découvrir autrement la gémellité.
    J'aurais pu simplement profiter de mes enfants, les voir grandir. J'arrête là les détails, j'ai les boules…

    Pour ma défense, il y avait beaucoup moins d'infos et je ne surfais que très peu sur internet, ne sachant même pas que les forums existaient :)

    En ce moment, avec la rentrée, les nouveaux rythmes et le contre-coup de vacances, je suis en phase descendante. Et je vais essayer d'appliquer mes propres conseils : voir pour quelqu'un à la sortie d'école des associés de temps en temps, trouver une baby-sitter… s'organiser au mieux pour ne pas dépendre trop de notre entourage.

    Et puis opérer aussi quelques changements…

    edit : cet article n'est pas destiné qu'aux parents de jumeaux, on peut craquer avec un seul enfant à la maison! Et aucune raison de ne pas demander de l'aide!

    edit 2 :

    On peut aussi être aidé par le centre médico psychologique de son secteur. C'est ce que nous avons fait pour Pierrafeu pendant 18 mois. Après une demande de notre pédiatre, il a été suivi par un pédopsy et nous avions des entretiens réguliers. Même si ça n'a pas tout réglé, ça nous a permis d'avancer. J'en avais parlé dans le billet "mon gamin, ce boulet" avec la suite ici

    Quand les jumeaux ont eu 4 mois une TISF (technicienne de l'intervention sociale et familiale) est venue trois heures par semaine. Quatre mois c'était un peu tard pour récupérer des nuits (merci la lenteur de la CAF) mais quand elle venait je discutais un peu avec elle et soit je faisais une sieste, soit je sortais faire des courses ou pour un rendez-vous. Elle prenait en charge les bains (un bain en moins quand ils sont deux quel soulagement) ou un peu de repassage.

    Bref c'était une sacrée aide!

    Sophie me signale par mail l'existence des maisons vertes (lieu d’accueil parents/enfants jusque 4 ans), il y en a partout en France et il suffit de taper cette expression sur google pour en trouver la liste). "Ce lieu permet aussi à des parents de souffler, se poser , rencontrer d’autres parents pour partager, de discuter avec deux professionnelles à chaque fois pour répondre à leurs éventuelles questions, à leurs enfants de rencontrer d’autres enfants pour démarrer en douceur une socialisation.."

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  • La fatigue cet état que tu ne connais pas (vraiment) avant d’être parent...

    Quand t’es nulli, tu regardes d’un œil attendri (enfin dans mon cas c’était plus de la politesse), le nourrisson sagement endormi. Tu souris à l’écoute du récit des nuits infernales qu’il fait passer à ses parents.

    Tu oses même penser « sérieux, faut toujours qu’elle en rajoute Simone, comme si un truc de 55 cm pouvait te rendre la vie infernale »

    Et quand tu as ce bébé dans les bras, TON enfant, tu sais.
    Enfin, tu le sais assez vite. Parce qu’à la mater ton bébé, ton tout petit, ton roudoudou, dort. C’est un amour. T’es prête à y retourner même si l’épisio te gratte encore ou que la césarienne t’a rendu plus vieille que ta grand-mère. 

    Et puis, c’est le retour à la maison et tu te demandes bien quelle drogue ils lui avaient collé dans le bib ou le sérum phy à la maternité, parce que là maintenant après cette première nuit hachée comme un steak, t’es prête, vous êtes prêts à acheter un stock de cette drogue mystérieuse.

    Et puis, tu te reprends. Toi, tu vas gérer. (N’oublions pas que la nulli devenue primi est bien naïve).

    Dans l’entreprise Zorro a très vite fait ses nuits. Expression à la con, s’il en est mais bref à trois semaines, il dormait de 22 heures à 7 heures. Donc j'ai pavané. « Oh, bah tu sais Simone, Zorro dort bien. Oui plus de 6 heures. Oui sans se réveiller. ». J'y prenais un certain plaisir.

    A ça, on s’est vanté avec Grand Mari ! Et on l’a payé cher deux ans après avec l’arrivée de Rosette et Pierrafeu. 

    Là, on a compris. Les nuits blanches, les siestes décalées, les journées de 22 heures…

    Un mois et demi après leur naissance, je suis tombée dans les pommes de fatigue.

    Et c’est à ce moment que je me suis dit que vraiment, cet état que je croyais connaître quand j’étais étudiante perfusée au baby coca avec des réveils à midi et ben j’en étais loin.

    Avec Milou on a refait fait les fiers (on est pas des moitiés de crâneur dans l'entreprise). On était sorti de l’enfer de la fatigue et du stress et même si Pierrafeu nous faisait de belles terreurs nocturnes, c’était RIEN comparé aux premiers mois des grumeaux.

    Et puis un seul enfant c’est vraiment plus facile que deux !

    Sauf que le Milou, ce boulet du sommeil, n’a dormi que six heures d’affilée à 9 mois environ. Et que depuis, c’est nuit hachée sur nuit hachée. Avec des périodes où il ne se réveille que deux fois à des périodes où on se lève 5, 6, 7 fois par nuit. Le record étant de 14 levers. Alors dans ces moments là, je me demande comment je vais faire le lendemain au bureau, si je baillerai encore pendant la réunion ou en entretien, si j'oublierai où j'ai garé ma voiture, si Grand Mari n'oubliera pas les associés à la sortie de l'école…

     

    fatigue parentale, enfant qui dort mal, les réveils de l'enfant, terreurs nocturnes

    Il manque le filet de bave...


    Je me demande comment je tiens, comment nous tenons alors que les yeux nous piquent en journée, que la lassitude est là, que la patience a quitté nos personnes parfois dès le matin, que le soir à partir de 18 heures, nous sommes d’une humeur de dogue sans aucun humour. AUCUN.

    L’étape brossage des dents et coucher étant le summum de l’impatience. « Vas-y crache le dentifrice, oui c’est bon elles sont rincées là. Aller, ALLER au lit. Non pas d’histoire ce soir, il est trop tard. AU LIT !!!!! »

    Mais en fait, primi, ne t’inquiète pas trop, on s’habitue. 

    Les grasses mat’ jusqu’à huit heures sont synonymes de fête, les nuits sans les enfants sont des joyaux, les siestes des enfants quand ils la font encore sont le moment idéal pour les parents d’en faire autant et  les DVD sont tes meilleurs amis quand ils ne la font plus….

    Et surtout tu sauras que non, tu n’es pas seule avec ton teint blafard et tes cernes violettes.

    Et que Simone n’en faisait pas trop. 

    Enfin, attends toi à en baver quand même.

    Aller, bonne nuit !