Ouais je sais, je suis précise.
Oui c'était dimanche, le dimanche de Pâques. Grande, grande réunion de famille pour l'anniversaire d'un grand Oncle.
A table, on se retouve avec un couple qui a, c'est dingue comme coïncidence!, quatre enfants.
Ils sont ENCORE plus jeunes que nous. Ils sont vingt-aneuf ans. Ils sont très sympas.
Je me demande quand même s'ils ne sont pas un peu tarés parce qu'eux n'ont pas eu de jumeaux. Mais, non ils sont très sains de corps et d'esprit. Amen.
Leurs enfants sont âgés de huit ans et demi à deux ans. Ils sont donc collés serrés mais moins que les nôtres (oui, mais on a eu des jumeaux , blabla....)
Je me suis placée à côté de la nana. Entre mères de grande famille, on se serre les coudes, blabla.
On parle d'abord de nos familles. Alors toi, t'es qui par rapport au grand Oncle? Ah, ouais d'accord! Mais en fait, on est cousines! Ouais! (la bière était bien fraîche et il faisait bien chaud, j'en ai peut-être bien trop bu...)
On se raconte des anecdotes, on parle voiture familiale (enfin, c'est les mecs qui en parlent, nous on parle cuisine familiale, hé oh, chacun à sa place!), on parle éducation, progrès de fou de la part du petit dernier...
Vient le sujet "Maman travaille en dehors de la maison". Et moi j'y vais de bon coeur. Les pieds dans le même sabot, les oeufs dans le même panier, les deux jambes dans une seule jambe de pantalon...., enfin je laisse éclater ma joie :
"ah, mais heureusement que je travaille, j'en pouvais plus! Toute la semaine à m'occuper de mes nains, à faire la bouffe, le ménage, à rester cloitrée dans ma cambrousse!...."
Et là je vois la fille changer de regard.
Et j'essaie de me rattraper aux branches. Je comprends qu'elle est maman au foyer. Par choix.
Elle a fait de brillantes études, mais comme elle me dit "pour l'instant, je préfère m'occuper de mes enfants".
Je la comprends tout à fait. Je suis passée par là (études brillantes en moins), mais moi aussi j'ai choisi de poser pour élever mes petits.
Mais, je sens bien qu'elle, elle ne me comprend pas.
Je me sens un peu mal. Heureusement Milou vient me demander du "ambert". Je vais avec lui au buffet des fromages.
Et puis, en le voyant baver son camembert et s'en coller plein les doigts, je me dis que c'est pas si grave. Mes enfants me comprennent....
édit du 27 avril, 15 h 05 (précises ;) : en fait je n'ai pas eu l'impression de gaffer. Je me suis sentie jugée et surtout je crois qu'elle manquait de tolérance face à mon choix de retravailler.
Nous avons le même nombre d'enfants, elle s'est peut-être dit que je ne faisais pas au mieux pour eux...