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La pédégère gère - Page 30

  • Demander de l'aide…

    Hier soir, j'ai regardé le reportage sur Envoyé spécial ayant pour thème "parents au bord de la crise de nerf" et présentant l'association nantaise "les pâtes au beurre". 

    Cette asso créée par une équipe de psychologues, propose des entretiens sans rendez-vous à des parents au bout du rouleau ou en quête d'un peu de quiétude au sein de leur foyer.

    Les rencontres se font dans la cuisine de l'asso autour d'un café et de petits gâteaux, les parents se confient et échangent avec d'autres parents. Des consultations individuelles sont possibles moyennant une participation.

    Et alors, me dites-vous? 

    Je ne suis pas nantaise, mais pour le coup j'aimerais l'être. Car ce reportage m'a bouleversée. 
    Bien souvent les parents n'osent pas demander de l'aide quelle soit matérielle ou psychologique.

    Dans le reportage, il y avait Charlotte, maman de jumeaux de 8 mois (qui ne dormaient pas) et d'un plus grand pas beaucoup plus grand. Elle racontait qu'à un moment, elle était dans le déni, n'en pouvant plus, elle ne supportait même plus les babillages de ses bébés et avait failli les brûler avec un biberon beaucoup trop chaud car, elle ne voulait qu'une chose : qu'ils boivent et qu'ils dorment!

    Et là, bam je me suis revue seule avec les jumeaux, leur hurlant en larmes d'arrêter de pleurer. 

    Ca m'a serré le bide, boule dans la gorge et yeux qui s'embrument.
    Oui je m'en veux de ne pas avoir demandé plus d'aide, de ne pas avoir sollicité plus mon entourage pour une simple visite, un café. Parce que c'est ce que Charlotte a fini par faire, saisissant la main tendue de sa dynamique voisine de 71 ans pour une visite chaque jour accompagnée d'aide pour le repas par exemple.

    Oui on a peur de gêner, oui on se dit aussi que ça pourrait venir un peu plus de l'entourage aussi. D'ailleurs maintenant je conseille aux parents (et encore plus aux parents de jumeaux) de ne pas hésiter à taper du poing sur la table pour obtenir ne serait-ce qu'une nuit de garde par mois. 

    Oui, pendant cette nuit, Papi et Mamie ou Steph' et Benoit vos meilleurs potes (qui le resteront si ce sont vraiment des potes) ne dormiront pas beaucoup mais au moins vous aurez récupéré un peu et votre entourage ne mourra pas d'une nuit gâchée. Alors que votre santé mentale commence à être inquiétante par contre…

    A l'époque, quand Rosette et Pierrafeu ont dormi à peu près bien la nuit, ma solution a été de me jeter dans le boulot. J'ai été embauchée à temps plein avec trois enfants de moins de 3 ans…

    Je ne pouvais plus rester chez moi, vivre cet isolement, rester avec mes enfants toute la journée. Et pourtant mon job a été loin d'être épanouissant (boite de cons) mais quand je pensais à arrêter je tremblais à l'idée de retourner à la maison avec mes petits associés.

    Résultat au bout de 8 mois, j'ai fait un burn out. Arrêt de travail puis j'ai négocié une fin de contrat. 

    Aujourd'hui, je ne peux pas m'empêcher de me dire que si j'avais fait l'effort de me tourner vers les autres (relais assistantes maternelles), avoir le courage d'aller me balader en ville, mettre mes jumeaux à la halte-garderie, j'aurais pu profiter un peu de ce congé parental et découvrir autrement la gémellité.
    J'aurais pu simplement profiter de mes enfants, les voir grandir. J'arrête là les détails, j'ai les boules…

    Pour ma défense, il y avait beaucoup moins d'infos et je ne surfais que très peu sur internet, ne sachant même pas que les forums existaient :)

    En ce moment, avec la rentrée, les nouveaux rythmes et le contre-coup de vacances, je suis en phase descendante. Et je vais essayer d'appliquer mes propres conseils : voir pour quelqu'un à la sortie d'école des associés de temps en temps, trouver une baby-sitter… s'organiser au mieux pour ne pas dépendre trop de notre entourage.

    Et puis opérer aussi quelques changements…

    edit : cet article n'est pas destiné qu'aux parents de jumeaux, on peut craquer avec un seul enfant à la maison! Et aucune raison de ne pas demander de l'aide!

    edit 2 :

    On peut aussi être aidé par le centre médico psychologique de son secteur. C'est ce que nous avons fait pour Pierrafeu pendant 18 mois. Après une demande de notre pédiatre, il a été suivi par un pédopsy et nous avions des entretiens réguliers. Même si ça n'a pas tout réglé, ça nous a permis d'avancer. J'en avais parlé dans le billet "mon gamin, ce boulet" avec la suite ici

    Quand les jumeaux ont eu 4 mois une TISF (technicienne de l'intervention sociale et familiale) est venue trois heures par semaine. Quatre mois c'était un peu tard pour récupérer des nuits (merci la lenteur de la CAF) mais quand elle venait je discutais un peu avec elle et soit je faisais une sieste, soit je sortais faire des courses ou pour un rendez-vous. Elle prenait en charge les bains (un bain en moins quand ils sont deux quel soulagement) ou un peu de repassage.

    Bref c'était une sacrée aide!

    Sophie me signale par mail l'existence des maisons vertes (lieu d’accueil parents/enfants jusque 4 ans), il y en a partout en France et il suffit de taper cette expression sur google pour en trouver la liste). "Ce lieu permet aussi à des parents de souffler, se poser , rencontrer d’autres parents pour partager, de discuter avec deux professionnelles à chaque fois pour répondre à leurs éventuelles questions, à leurs enfants de rencontrer d’autres enfants pour démarrer en douceur une socialisation.."

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  • Maman court

    Eh oui, votre pédégère court toujours. Je ne vous parle pas de la course effrénée du quotidien, non celle-ci, je la pratique depuis 10 ans, je vous parle de ma nouvelle passion pour le running, yeah!

    Ouais dire "running" ça claque. Donc comme je vous le relatais dans mon premier billet sur la course à pied, je me suis mise à bouger à la fin du mois de mars et je n'ai jamais arrêté. 

    Chose assez incroyable, moi qui étais pétrie de bonnes résolutions en matière de sport chaque matin depuis l'âge de 21 ans mais qui abandonnais dès la première séance passée.

    J'avais toujours une bonne excuse : trop froid, trop chaud, trop loin, pas le temps (la meilleure de toutes les excuses quand on est maman), trop compliqué, prof nul, gars de la salle de gym trop relous…

    Bref, je ne faisais rien. Mais ce N'ETAIT PAS DE MA FAUTE.

    Eh puis un jour, à force de voir de plus en plus de nanas de mon entourage virtuel s'y mettre ou en parler, je me suis dit pourquoi pas moi?

    Et j'y ai pris goût. Enfin c'est surtout après que t'es contente. Sur le moment tu te demandes surtout ce que tu fous là, pourquoi t'as oublié de prendre de l'eau et pourquoi t'as investi autant de pognon dans une paire de "running". Mais après, t'es fière de toi, tu te dis que oui tu l'as fait même si t'as juste couru que 8 mn. 

    Aujourd'hui, je réussis à courir 40 mn et même si c'est un détail pour vous, pour moi ça veut dire youhouuuuuuu! Quand je pense qu'au commencement, je tenais à peine 2 mn….

    J'ai démarré en alternant marche et course en sortie de 20 mn, puis j'ai augmenté la distance course. Il y'a plein de programmes pour les débutants sur le net, et pour ma part, j'ai laissé tombé le côté "fréquence cardiaque" trop compliqué pour moi, je me concentre d'abord sur mes progrès, ensuite je me pencherai sur cette histoire de rythme cardiaque. J'ai acheté une montre qui m'indique le temps, ma vitesse et mes calories dépensées et un short, une brassière, un tee-shirt. Ah et j'ai installé l'appli Runkeeper sur mon téléphone et avec les potesses on se motive GRAVE. Et c'est tout!

    Même si maintenant je suis lancée certaines fois je me force pour aller courir parce que mes excuses reviennent me pourrir la tête. Parce que je n'ai pas la patate, parce qu'il pleut, parce que je n'ai simplement pas DU TOUT ENVIE. 

    Oui, c'est pas toujours facile mais je sors au moins deux fois par semaine (essentiel pour progresser) et s'il pleut trop ou que les associés sont avec moi, je fais du vélo elliptique à la place.

    Ah d'ailleurs quand je n'ai pas le courage d'emmener les associés dans les bois avec moi ( ils prennent leur vélo mais il y a toujours un problème de frein, de pédale, de pneu dégonflé, de maman-j-ai-mal-aux-jambes), je cours dans la cour de la ferme…. 

    J'ai également acheté "Bouge tes fesses poulette" illustré par Astrid M et adapté de "Run fat bitch, run" de Ruth Field, une Anglaise dingue de course qui ne mâche pas ses mots. Ce livre est hyper motivant avec des conseils très bien vus, très réalistes mais par contre faut pas avoir peur de se regarder en face en le lisant. 

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    Photo piquée chez Astrid M

     

    Voilà vous savez tout sur ma nouvelle vie.

    Ah et les kilos? Ne rêvons-pas ils ne s'envolent pas grâce à la course, je me suis juste un peu affinée mais il faudrait que je combine un petit régime, sauf que j'ai décidé de ne plus faire de régime. 

    Dernière chose, merci Tunetoo pour l'équipement que j'ai personnalisé sur leur site :

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    casquette.jpg

    La casquette personnalisée

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    Le débardeur femme personnalisé

     

    J'ai pas la classe? 

    et merci Papa Cube ;)

  • Quand vient la moisson…

    moisson.jpg

    c'est un peu le bordel. 

    Les associés veulent tous suivre leur père dans les champs et je passe mon temps à les recompter et à vérifier que Zorro est bien arrivé. Car Môssieur est grand et il y va à vélo. Même si ce n'est jamais loin (genre 600 m), j'ai toujours peur qu'il rencontre un tracteur ou un taré de la route qui ne ralentit pas malgré le ballet incessant des moiss'batt' sur nos routes de campagne. 

    A chaque fois que je croise ce genre d'énergumène, je l'insulte copieusement. Et Pierrafeu répète joyeusement. 

    Mais je m'égare. 

    Donc oui c'est un peu olé-olé dans l'entreprise car il y a aussi la gestion des…. casse-croûtes! 

    Le repas dans les champs c'est LE dossier de la moisson. Genre, toi tu crois que le plus important ce sont les rendements, que la panne de machine n'arrive pas et que la pluie reste éloignée.

    Eh bien tu as raison. Mais un paysan efficace est un paysan nourri.

    Et là toutes les femmes de céréalier qui lisent ce billet sourient jaune. On dirait, comme ça vu de l'extérieur que ce n'est pas un sujet ô combien important, genre, c'est bon on va pas en faire tout un cake.

    Un cake! Ah, non surtout pas ! Ne t'avises pas de servir du cake au paysan-chemise-à-carreaux quand il ne peut pas s'arrêter pour manger et que par conséquent il ne peut se nourrir qu'avec l'aide d'une seule main. 

    Il lui faut un casse-dalle. Ni trop grand, ni trop petit. Pas trop grand à cause de l'unique main, et pas trop petit parce qu'il ne va pas engloutir 15 sandwiches non plus, il n'a pas que ça à foutre, bordel!

    Et bien sûr, bien sûr, BIEN SUR, il ne faut rien de coulant ed'dans! Déjà qu'il a du cambouis plein les mains, il va pas en plus se retrouver avec des tâches de mayo sur la chemise à carreaux, ça fait pas pro.

    Il faut donc rester sur les basiques : pâté, jambon blanc, jambon sec, salami, rosette.

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    Note pour demain : acheter de l'alu.

    A mes premières moissons, attentionnée que j'étais, j'ai bien essayé de changer la recette casse-dalle. Genre, je voulais laisser mon empreinte dans l'histoire du casse-croûte de la moisson, rompre avec la tradition de ma belle mère.

    Souvent femme varie bien fol est qui s'y fie.

    Pas de salade (eh oh on est des paysans pas des plaisanciers), pas de pain bagel (y'a un trou au milieu, la garniture se barre), pas de pain de mie (trop mou).

    DE LA BAGUETTE, un pain c'est tout.

    Sans beurre et sans cornichon pour mon beau-père et avec du beurre (mais pas avec le pâté) et des cornichons (mais pas avec la rosette) pour Grand Mari.

    Et avec ceci? Une bière fraîche pardi!

    L'autre soir, j'en ai mis deux parce que la nuit allait être longue. 

    Le lendemain : " eh Sabine, pas deux bières hein! Faut qu'on garde les idées claires!" 

    Quand je vous dis que c'est pas fastoche!